Les pays importateurs de pétrole souffrent aussi de la chute des cours

Les pays d'Asie Centrale souffrent de la chute des cours du pétrole, et, c'est un paradoxe, surtout ceux qui n'en exportent pas.

Les pays importateurs de pétrole souffrent aussi de la chute des cours du baril. C'est un paradoxe : la chute des prix du baril semble plutôt une aubaine pour les pays dépourvus d'or noir, ils voient s'alléger leur facture pétrolière de 60% depuis un an. Mais cet avantage peut être balayé par des effets pervers beaucoup plus pénalisants, constate le Fonds monétaire international.

En Asie centrale, ce ne sont pas les économies des pays exportateurs d'hydrocarbures (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan), qui ont le plus ralenti (1,5 point de croissance en moins) mais les pays importateurs de pétrole : l'Arménie, la Géorgie, le Kirghizstan et le Tadjikistan (2 points et demi de croissance en moins) souffrent en effet davantage de la récession russe. Plus dépendants de l'argent que leur envoient leurs concitoyens émigrés en Russie, le Kirghizstan et le Tadjikistan ont vu ces transferts fondre de moitié au cours des six premiers mois de l'année, du fait du ralentissement notamment des chantiers en Russie.

A cause de l'effondrement du rouble, l'Arménie a également vu ses exportations de produits alimentaires et d'alcools vers la Russie chuter, or le débouché russe représente le cinquième de ses échanges commerciaux. Ces effets pervers de la chute des prix du baril ont été 10 fois plus importants que les bénéfices sur la balance commerciale d'un moindre coût des achats de pétrole.

La diminution des cours du brut commence aussi à avoir un impact sur les économies des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui n'ont pas de pétrole. Même si pour l'instant, le Maroc, le Pakistan, ou l'Egypte ont plus de bénéfices à voir s'alléger leur facture énergétique - ils en profitent pour baisser les subventions sur les carburants sans que ça fasse trop mal, et ils rééquilibrent leur budget - ils voient d'un autre côté diminuer l'appétit des monarchies du golfe pour leurs exportations non pétrolières.

Si la chute des prix du baril devait se poursuivre, avertit le FMI, ces pays pourraient à leur tour voir fondre les transferts d'argent de leurs travailleurs dans les émirats, et baisser chez eux la fréquentation touristique ou les investissements des monarchies pétrolières.

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