Chine: la baisse des taux ne convainc pas les marchés de matières premières

L'assouplissement monétaire de Pékin vendredi n'a fait que provisoirement remonter les cours des matières premières, qui se sont ensuite repliés.

La baisse des taux en Chine n'a pas convaincu les marchés de matières premières. Vendredi Pékin a décidé de diminuer le coût de l'emprunt pour relancer l'économie, un coup de pouce aux entreprises chinoises d'abord bien vécu par les marchés de matières premières, les cours du pétrole et des métaux ont repris des couleurs, mais pour mieux se replier dans la même journée : le pétrole a replongé sous les 49 dollars le baril à Londres, le cuivre sous les 5 200 dollars la tonne, l'aluminium sous les 1 500 dollars, un plus bas depuis juin 2009. L'enthousiasme des investisseurs est retombé comme un soufflé.

Il faut dire que c'est le sixième assouplissement monétaire auquel procède la Chine en un an, sans véritable succès jusqu'à présent : la croissance chinoise au troisième trimestre (6,9%) est la plus faible depuis la crise financière il y a cinq ans, la production industrielle a progressé plus lentement (+5,7%) en septembre qu'en août (+6,1%). Si ce n'est pas un atterrissage brutal de la deuxième économie mondiale, une perspective que rejette le président chinois Xi Jinping, c'est la poursuite d'un ralentissement qui ne cesse d'inquiéter les marchés de matières premières.

Comble de mauvaise fortune pour ces produits de base, pour la plupart libellés en dollar : le billet vert s'est raffermi la semaine dernière, lorsque la Banque centrale européenne a laissé entendre qu'elle augmenterait les liquidités dans la zone euro, ce qui n'a pas encouragé les achats de matières premières de la part des détenteurs d'autres monnaies que le dollar. Du coup, même l'or, qui avait retrouvé sa qualité de valeur refuge dans ce climat d'incertitudes économiques généralisées, n'a pas bénéficié à plein de son retour en grâce auprès des investisseurs, contrarié par le regain de la monnaie américaine.

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