L’effet Glencore

La valeur boursière du géant suisse des matières premières Glencore s'est effondrée, faisant redouter des répercussions violentes sur d'autres marchés.

 

Glencore s'est construite sur les excès du boum des matières premières. Les taux dérisoires pratiqués sur les marchés du monde entier depuis la crise de 2008 et l'appétit des Chinois pour les minerais donnent des ailes à la société suisse à l'origine spécialisée dans le négoce. En s'endettant massivement, en levant de l'argent en bourse, Glencore a le culot de racheter le géant des mines Xstrata. Cela a abouti à ce mastodonte aux dimensions effrayantes. Le groupe représente à lui seul la moitié du marché du cuivre.

L'activité lucrative du négoce devait équilibrer celle des mines en cas de retournement du cycle des matières premières. Mais ça ne se passe pas du tout comme prévu. Le négoce comme la production souffrent de la baisse des marchés provoquée par le ralentissement chinois. Son modèle unique dans le milieu des matières premières ne l'a pas du tout protégé de la crise.

Vu la taille de l'entreprise et son niveau d'endettement, elle pourrait entrainer d'autres entreprises dans sa chute ?

Une chute aussi brutale en bourse laisse entrevoir le scénario de la faillite. Dans ce cas, un défaut pourrait engendrer un choc systémique, avec des vagues au-delà des marchés où s'échangent le charbon, le cuivre, le zinc et le nickel, les quatre principales matières de Glencore. Les créanciers de Glencore, les banques et autres établissements financiers, en pâtiraient. Sont également exposés à des pertes tous ceux qui ont un contrat avec Glencore.

Mais on est encore loin de ce scénario catastrophe. Les dirigeants de Glencore n'ont pas dit leur dernier mot, ils vont sans doute poursuivre l'opération de restructuration entamée en septembre et jugée jusqu'à maintenant insuffisante par le marché, l'action s'est d'ailleurs ressaisie aujourd'hui à La City.

Comment cela se passe pour les autres acteurs des matières premières ?

Tous souffrent, certains plus que d'autres. Ce matin le français Louis Dreyfus Commodities annonce que ses profits ont été divisés par deux au premier semestre. Pour d'autres acteurs, c'est carrément la clé sous la porte. Un armateur japonais a déposé le bilan aujourd'hui.

La plupart des producteurs tentent de se mettre à l'abri. Alcoa par exemple qui comme Glencore a vu son volume explosé pendant le boum a annoncé hier qu'elle séparait son activité historique de production d'aluminium pour protéger son industrie de transformation des métaux moins sensible à l'évolution des cours du métal. Tous doivent réduire leur voilure, dans un contexte de doute sur la croissance mondiale.
 


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