C'est un vrai lundi noir qu'a vécu Glencore à la bourse de Londres. L'action du géant du négoce et des mines s'est effondrée, divisée par trois en une journée. Depuis le début de l'année, le titre Glencore a donc perdu près de 90 %, un anéantissement boursier ! Le groupe d'Ivan Glasenberg domine la moitié des marchés du cuivre et du zinc, il paie plus que tous ses concurrents son caractère emblématique d'un secteur, celui des matières premières, qui fait fuir, désormais, les investisseurs, sur fond de craintes pour l'économie chinoise, première importatrice de métaux qui ont perdu entre 20 % et 50 % de leur valeur cette année.
La nouvelle hémorragie des actionnaires, c'est le fonds d'investissements Investec qui en a donné le signal, en estimant que si les prix des matières premières restaient aussi déprimés, Glencore perdrait toute sa valeur. L'ancien groupe de négoce paie sa folie des grandeurs, à savoir le rachat du groupe minier Xstrata en 2013, qui s'est traduit par une dette colossale, devenue insoutenable aux yeux des marchés financiers – c’est la rançon de l'entrée en bourse du groupe en 2011.
Glencore a beau avoir annoncé un plan de désendettement au début du mois, à savoir l'arrêt de la production de cuivre et de cobalt en République démocratique du Congo et en Zambie, pour limiter la surproduction de métaux ; le gel des investissements et la vente des actifs - comme c’était le cas hier d’un gisement de nickel en projet au Brésil, les investisseurs n'y croient pas. Un vrai cercle vicieux s'installe. La dégringolade de l'action Glencore ne fait qu'aggraver le poids de la dette : 30 milliards de dollars, c'est deux fois la valeur boursière du groupe aujourd'hui ! Glencore estime être devenu aux yeux des investisseurs le bouc émissaire du ralentissement chinois. Quatre ans après son entrée triomphale à la bourse de Londres, le géant du négoce et des mines pourrait décider de ne plus être coté et de retourner à sa discrétion légendaire.