En France toutes les productions agricoles sont en difficulté

Dérégulation, surplus mondiaux, embargo russe, et pour finir, sécheresse, les productions agricoles françaises cumulent tous les handicaps en même temps.

Les éleveurs français ont été les premiers à manifester leur désarroi, mais pratiquement toutes les productions agricoles souffrent cette année. Les productions animales sont bien sûr les plus atteintes parce qu'elles traînent des difficultés structurelles depuis dix ans : les élevages français sont plus petits et soumis à plus de normes et de charges que leurs voisins européens, de même que leurs premiers acheteurs, les abatteurs-découpeurs.

L'embargo de Moscou n'a fait qu'aggraver la situation des éleveurs : le porc et les produits laitiers qui n'étaient plus vendus en Russie par la France, l'Allemagne ou la Pologne, ont engorgé le marché européen, alors que la production de lait était déjà très abondante en Europe, les quotas ayant été supprimés par Bruxelles, le tout sur fond de cours mondiaux du lait déprimés, la Chine ayant importé moins de poudre de lait infantile - l'année de la Chèvre n'est pas propice aux naissances...

Les éleveurs français n'ont même pas pu se rattraper sur les céréales qu'ils cultivent pour nourrir leurs bêtes et compléter leur revenu, puisque les cours mondiaux des grains sont plombés par une surproduction mondiale, en particulier de blé. Il ne manquait plus que la sécheresse, qui a détruit des pâtures et mis en danger la récolte de maïs.

Les céréaliers français, en perte de revenus, sont donc également mobilisés, même si leur situation est susceptible de s'améliorer dès l'an prochain, mais ils en profiteront pour déplorer la réduction des aides européennes aux céréales dans le cadre de la nouvelle Politique agricole commune.

Les betteraviers participent également à la manifestation des agriculteurs à Paris, ils ne couvrent plus leur prix de revient et reprochent à l'Union européenne, qui dérégule leur secteur, d'importer du sucre de canne, au plus bas prix depuis sept ans, du Brésil ou de Thaïlande - des Etats qui continuent, au contraire, de soutenir leurs producteurs.

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