L’immigration, un bienfait économique pour le pays d’accueil

L'afflux massif des migrants en Europe est souvent perçu comme un danger pour l'économie. A tort démontrent les études les plus récentes sur cette question.

C’est sur le marché de l’emploi que les idées reçues sont les plus courantes. Les nouveaux arrivants sont considérés comme des concurrents, ils prendraient le travail des locaux, ils feraient même baisser les salaires. Ces liens apparents de cause à effet n’ont jamais été prouvés d’un point de vue statistique. À partir de 2004, le Royaume-Uni a accueilli un million de ressortissants en quelques années provenant essentiellement de l’est de l’Europe ; et cela, sans voir son taux de chômage augmenter dans les mêmes proportions ou le salaire moyen baisser, ont constaté les experts de l’OCDE qui ont mené une enquête sur ce pays.

Contrairement aux croyances répandues, les migrants, pressés de s’intégrer, acceptent plus facilement les emplois délaissés, ils poussent indirectement les natifs vers des emplois mieux rémunérés, plus qualifiés.

Quelles sont les conséquences pour les finances publiques des pays d’accueil ?

Recevoir dans l’urgence des centaines de milliers de migrants a effectivement un coût. Déjà 400 000 sont arrivés en Europe depuis le début de l’année. Les Allemands, aujourd’hui en pointe dans leur accueil, ont fait les comptes : le seul poste du logement et de l’alimentation représente un budget annuel de 6 milliards d’euros. Auquel s’ajoute 1,7 milliard d’euros pour les ressources allouées aux demandeurs d’asile.

Dans les pays où l’on tente de réduire les dépenses publiques, ce n’est pas rien, mais la contrepartie immédiate, c’est un coup de fouet pour toute l’économie. La consommation, et donc les recettes en TVA sont dopées par les nouveaux venus. Et sur le long terme, une fois l’urgence traitée, l’étude menée par l’OCDE au Royaume-Uni conclut que les contributions des immigrés dépassent les prestations sociales fournies. Le gain net de cet apport démographique est bien supérieur aux dépenses d’urgence.

En Allemagne, les patrons militent maintenant pour faciliter l’accueil des migrants

Ce ne sont pas des considérations humanitaires qui les animent, mais bien leur préoccupation immédiate : trouver de la main-d’œuvre. Avec le vieillissement de la population, il est de plus en plus difficile de recruter outre-Rhin. Cet automne, 80 000 postes d'apprentis sont restés vacants. Loin d'être assimilée à un coût, l'immigration est vécue en Allemagne comme une planche de salut pour l'économie.

A la demande du patronat, les demandeurs d'asile peuvent désormais postuler à un emploi après trois mois de présence au lieu de 9 auparavant. Les patrons allemands militent maintenant pour « la règle des 3+2 », trois ans de visa garanti pour la formation + deux ans pour que l'entreprise puisse rentabiliser son investissement en donnant du travail à son protégé. Les Allemands savent aussi que ces nouveaux venus plutôt jeunes, un sur 2 est âgé de - de 25 ans, en travaillant aujourd'hui contribuent au financement des retraites de demain.

 


♦ En bref dans l'actualité économique

Le groupe minier français Eramet s'intéresse au lithium argentin

Il pourrait investir 260 millions de dollars pour exploiter le gisement situé dans le nord-ouest de l'Argentine. Le lithium, c'est un minerai devenu indispensable pour fabriquer les batteries électriques. Eramet, plutôt présent dans le nickel et le manganèse, cherche à diversifier sa production pour faire face à la chute des cours de ces deux minerais.

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