La miniaturisation de l’électronique, à l’échelle du nanomètre, permet aujourd’hui d’envisager la production industrielle de vêtements « intelligents », grâce aux milliers de capteurs invisibles directement intégrés dans les fibres de tissus « informatisés » et connectés en permanence au web. Incorporer des micro-puces infinitésimales dans les vêtements que nous portons c’est bien, mais créer le fil électronique capable de les relier en réseau serait bien mieux. Et c’est désormais possible !
A l’occasion d’une conférence présentant ses nouvelles innovations, le géant de l’internet Google a créé la surprise en dévoilant un projet intitulé Jacquard. Un nom choisi par la firme américaine en hommage à l’invention française du métier à tisser semi-automatique, conçu par le Lyonnais Joseph Marie Jacquard en 1801. Un seul ouvrier était capable de faire fonctionner, et sans assistance, cette machine à l’aide d’un programme consigné sur des cartes perforées. Le métier Jacquard a marqué les prémices de la révolution industrielle et annoncé la naissance des machines outils employées dans les usines, qui seront plus tard pilotées par des ordinateurs.
Google, qui vient de nouer un partenariat avec le champion planétaire du textile Levi’s, espère à son tour bouleverser le secteur du prêt-à-porter mondial. Les « textiles interactifs » mis au point dans ses laboratoires sont constitués de fils conducteurs composés de minces couches d’alliages métalliques. Ces fibres sont mélangées avec celles du coton, du polyester ou de la soie pour produire les tissus couramment utilisés dans les manufactures de vêtements. Les habits connectés, grâce à ce procédé, seront lavables en machine, on pourra les repasser et même les repriser sans nuire à leurs performances.
Ils permettront à leurs porteurs de contrôler à distance une multitude de dispositifs, comme des ordinateurs, des smartphones et toute sorte d’objets interactifs dans la maison. La particularité de ces fils conducteurs est de rendre les tissus tactiles. Il suffira de toucher une zone du vêtement pour déclencher une interaction avec un appareil. Mais reste un défi de taille, celui de concevoir une batterie miniature pour alimenter cette électronique qui se porte à fleur de peau. Sans être obligé, si possible, de glisser ses doigts dans une prise de courant pour recharger les beaux habits tout neufs et high-tech de cette nouvelle révolution industrielle du XXIème siècle que nous promet Google.
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