Les Etats-Unis sont la grande déception de ce début d'année 2015 pour le numéro un mondial de l'acier. ArcelorMittal voit véritablement ses comptes plombés par le ralentissement de ses aciéries nord-américaines. La sidérurgie était pourtant très prospère encore l'an dernier aux Etats-Unis, au point qu'ArcelorMittal y avait implanté une nouvelle usine dans l'Alabama, au sud du pays.
Mais au premier trimestre, l'activité automobile a marqué le pas aux Etats-Unis, les chantiers de construction ont été moins nombreux, les commandes d'acier ont donc diminué. Les acheteurs ont en outre utilisé leurs stocks et plutôt que de commander de l'acier américain, ils ont préféré importer l'acier chinois, largement excédentaire sur le marché chinois et donc bradé à vil prix.
ArcelorMittal a également perdu beaucoup d'argent avec ses mines de fer, puisque les cours du minerai se sont effondrés. En tout, les pertes du groupe ont été multipliées par trois et demi alors que la sidérurgie européenne commençait à mieux se porter. « Nous avons affronté des vents contraires », résume Lakshmi Mittal, le PDG d'ArcelorMittal.
Du coup les objectifs 2015 sont revus à la baisse. Le géant de l'acier est très pessimiste sur toutes les régions du globe, hormis l'Europe. Ses révisions sont particulièrement sévères au Brésil, aux Etats-Unis et en Chine - ArcelorMittal n'est pas très présent en Chine, mais celle-ci oriente le niveau des prix mondiaux. En Afrique du Sud, ArcelorMittal a réduit sa production pour éviter de voir monter le niveau des stocks, face à la réduction des carnets de commandes, le programme d'infrastructure du gouvernement sud-africain ayant été largement revu à la baisse.