L'acier chinois lourdement taxé par Bruxelles

Ce jeudi 26 mars entrent en vigueur de lourdes taxes sur l'acier chinois et taïwanais importé en Europe.

Les aciéristes européens vont pouvoir respirer un peu. Leurs concurrents chinois et taïwanais seront taxés jusqu'à 25 % à partir d'aujourd'hui, lorsque leur marchandise entrera dans l'Union européenne. La Commission de Bruxelles en a décidé ainsi après neuf mois d'enquête sur les importations d'acier plat inoxydable de Chine et de Taïwan, utilisé dans l'électroménager.

Les pratiques de dumping de la Chine ont causé un « préjudice important » aux sidérurgistes européens, a conclu l'enquête préliminaire de Bruxelles. La production européenne d'acier a diminué de 5 %, la capacité des usines a été réduite de 8 % et l'emploi a chuté de 11 % dans le secteur en Europe.

Cette enquête portait sur la période de 2010 à mi-2014. Depuis les choses ont empiré, l'acier chinois s'est déversé encore plus massivement sur l'Europe à mesure qu'il ne trouvait plus autant de débouchés en Chine. En janvier dernier, la consommation chinoise d'acier a baissé de près de 5 %, une baisse plus forte que dans le reste du monde, ce qui n'était encore jamais arrivé, souligne MPE Media.

D'où des surplus chinois d'acier de plus en plus encombrants, qui se sont mis à inonder toute la planète. L'Inde et l'Indonésie viennent d'imposer de lourdes taxes sur d'autres catégories d'acier chinois, pour protéger leur sidérurgie. La taxe de Bruxelles, même provisoire puisqu'elle doit être confirmée à la fin de l'enquête en septembre, est donc un véritable soulagement pour les aciéristes européens, confrontés non seulement à l'afflux d'acier chinois, mais d'aciers russe et ukrainien, avantagés par l'effet de change.

Après une première victoire de Bruxelles contre les tubes d'acier chinois devant l'Organisation mondiale du commerce le mois dernier, c'est une deuxième offensive de l'Europe contre l'acier chinois. Et elle est musclée.
 

Partager :