Plus de 10 % du vignoble mondial se trouve en Chine aujourd'hui, révèle l'Organisation internationale de la vigne et du vin. Le vignoble chinois est désormais plus étendu que le vignoble français ! Tandis qu'en Europe, les surfaces de vigne ont rétréci de 100 000 hectares par an rien qu'entre 2008 et 2011, pour favoriser la qualité et s'adapter au déclin de la consommation européenne de vin, le vignoble chinois a doublé de surface en dix ans, pour atteindre près de 800 000 hectares.
La vigne chinoise occupe désormais la deuxième place mondiale en superficie, derrière le million d'hectares espagnols, mais devant les 700 000 hectares français.
En 2014, cette extension du vignoble chinois semble avoir plus profité à la production de raisin, de jus et de moût, qu'à celle de vin. La Chine recule même du 7e au 8e rang des producteurs mondiaux de vin l'an dernier, doublée par l'Afrique du Sud.
Il est vrai que la consommation chinoise de vin a marqué le pas l'an dernier, ralentissement économique chinois et opération anti-corruption obligent : il y a eu un coup de frein aux cadeaux d'affaires alcoolisés.
La culture de la vigne n'en reste pas moins un outil de développement local en Chine. Et les financements continuent d'affluer dans le vignoble chinois, qu'ils viennent de la Banque asiatique de développement ou des investisseurs étrangers, dont le Français Pernod Ricard. Le vin chinois commence même à se faire remarquer pour sa qualité, malgré de sérieux handicaps météo : le froid précoce dans les vignobles du nord de la Chine et les excès de pluies, qui peuvent être fatals aux vignes de la côte orientale dès la fin de l'été, poussent souvent les multiples petits producteurs chinois à vendanger trop tôt. Mais le vin chinois parvient à monter en gamme. Un signe : il a fait son apparition dans l’Atlas mondial du vin l'an dernier.