Pour manger sain, le consommateur chinois est désormais prêt à dépenser une petite fortune : au lieu d’acheter son bol de riz à 4 voire 6 yuan le kilo, les plus aisés se tournent vers le Japon et déboursent au moins dix fois plus.
Sur le site Taobao, l’une des grandes plateformes du commerce en ligne, le prix pour un kilo de riz japonais varie actuellement entre 44 et 200 yuans. Certains n’hésiteraient pas à payer 300 yuans pour un kilo de cette denrée alimentaire, soit 45 euros.
L’année dernière, la Chine a importé 2,6 millions de tonnes de riz et donc à peine plus que 1 % de sa consommation totale. Parmi ce riz étranger, 160 tonnes venaient du Japon, soit trois fois plus qu’en 2013.
Le riz japonais, un produit de luxe dernier cri parmi les nouveaux riches chinois ? Certes, les quantités importées restent dérisoires, mais le phénomène semble réel.
« Les paysans chinois utilisent des pesticides », dit un commerçant cité par l’agence Reuters, « et contrairement au riz chinois celui cultivé au Japon n’est pas contaminé par des métaux lourds. »
En 2013, la Chine à découvert avec effroi que 44 % du riz vendu à Canton, cette grande métropole du sud du pays, contenaient des taux excessifs de cadmium, et étaient donc impropre à la consommation. Selon une étude du ministère de l’Environnement, plus de 16 % des terres agricoles en Chine sont polluées. Dans certaines régions, les paysans refuseraient de manger le riz issu de leur propre production.
Mais pour Pékin, il est hors de question d’ouvrir grand ses frontières aux riz japonais. A présent, seul un fournisseur japonais a reçu l’autorisation d’exporter vers la Chine.