La noix de cajou africaine se porte bien. En témoigne l'augmentation des prix payés au producteur encore cette année. Pour la campagne qui vient commencer, la Côte d'Ivoire, premier producteur africain et bientôt mondial, a imposé un prix minimum au kilo de 275 francs CFA, en hausse de 22 % par rapport à l'an dernier. L'augmentation pour le producteur est également de mise au Bénin, au Mali et au Ghana. Le Ghana a toujours connu des prix supérieurs à la Côte d'Ivoire pour attirer la production ivoirienne dans ses usines de décorticage. Mais cette année, c'est le summum, avec la création d'un prix indicatif équivalent à ceux du Brésil.
La ruée des acheteurs sur la noix de cajou ivoirienne en ce début de campagne est spectaculaire, les producteurs ont à peine le temps de sécher les noix. Le conseil de l'anacarde est même inquiet pour la qualité. Et les prix d'achat continuent de grimper bien au dessus du prix minimum. Selon Pierre Ricau, expert de Rongead sondé par Commodafrica, la campagne d'anacarde 2015 en Afrique de l'Ouest pourrait connaître les prix les plus hauts depuis 1999, l'année de sous-production historique.
La noix de cajou africaine bénéficie de l'engouement pour les fruits à coque en Asie, et de la difficulté du fruit concurrent, l'amande, confrontée à la sécheresse aux Etats-Unis. Le fruit africain profite aussi de la baisse de l'euro, qui rend la zone franc très compétitive à l'export. Cette année, la production africaine pourrait atteindre 1 million 350 000 tonnes, près de la moitié de l'offre mondiale, dont 600 000 tonnes en Côte d'Ivoire, qui dépasserait l'Inde et le Vietnam. C'est encore dans ces deux pays asiatiques que la noix de cajou africaine est majoritairement décortiquée, mais les autorités ivoiriennes espèrent atteindre un tiers de transformation locale l'an prochain.
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