Euronext exporte sa plus belle réussite : son contrat parisien sur le blé meunier, l'ancien « Matif » sera bientôt coté à la Bourse de Johannesburg (JSE), et en monnaie locale, le rand. De quoi permettre à tout acheteur ou vendeur de blé de la Bourse sud-africaine de pouvoir se couvrir par rapport au prix européen du blé.
Un prix européen qui en vingt ans à peine s'est hissé au rang de référence mondiale du marché du blé. Au point de faire de l'ombre au plus que cent cinquantenaire cours de la Bourse de Chicago, puisque la place parisienne attire désormais des opérateurs américains et australiens.
Quant à l'Afrique du Sud, elle est un acteur majeur du commerce des céréales. Exportatrice de maïs, elle est grande importatrice de blé qu'elle achète jusqu'en Russie, en Ukraine, au Brésil et en Argentine, en Australie, et bien sûr en Europe. Les utilisateurs sud-africains disposaient déjà d'un cours sud-africain du blé, ils avaient aussi accès à la cotation de Chicago depuis 2009, à la Bourse de Johannesburg. Ils auront désormais un accès à la cotation européenne pour compléter leur choix de couverture, mais pas la possibilité de prendre livraison des contrats européens ni d'avoir un impact sur leur cours.
Pour Euronext, c'est un premier développement à l'export de ses contrats à terme, et une porte ouverte sur l'Afrique. Une façon pour la Bourse paneuropéenne de tenir son rang dans la concurrence déchaînée que se livrent les opérateurs boursiers sur les produits dérivés des matières premières, on l'a vu récemment jusqu'en Europe avec la multiplication des contrats sur le cacao.
Euronext réagit en collant le plus possible aux souhaits des opérateurs, en lançant des contrats laitiers à Amsterdam et un nouveau contrat sur le blé meunier « de qualité » - après les mauvaises récoltes récentes. Si son contrat blé prend racine à la Bourse de Johannesburg, Euronext pourrait proposer dans la foulée ses contrats sur le colza et le maïs à l'Afrique du Sud.