Il y a 4 ans, le 14 février 2011, Zine el-Abidine Ben Ali était chassé du pouvoir en Tunisie. Arrivés au pouvoir lors des élections qui ont suivi, les islamistes d’Ennahda ne sont aujourd’hui plus majoritaires. Etait-ce une parenthèse islamiste ? Quel est le projet d’Ennahda aujourd’hui ? Quels sont ses liens avec le mouvement des Frères musulmans égyptiens ? Anthony Lattier interroge Pierre Puchot, journaliste à Médiapart et spécialiste de la Tunisie. Il vient de coordonner un livre intitulé Les Frères musulmans et le pouvoir, paru aux Editions Galaade.
« Ennahda a concrètement perdu ces élections, mais a quand même assuré sa présence à l’Assemblée, puisqu’il bénéficie aujourd’hui de 69 députés. Soixante neuf députés sur 217, c’est un tiers de l’Assemblée, cela en fait une force incontournable. Donc, dans ce sens-là, on peut dire que oui, Ennahda pour le coup, sera un des partenaires, soit de l’opposition, soit de la coalition gouvernementale. Ennahda est de toute façon, pour l’instant, ancré dans le paysage tunisien pour l’avenir. Après, la question de l’islam politique, elle est autre. »