Face à la chute des cours du coton, les Etats déclenchent les mécanismes de soutien aux producteurs. C'est le cas en Inde qui bénéficie d'une production record pour la deuxième année consécutive - elle devrait même devenir le premier producteur mondial de fibre devant la Chine...
Malheureusement elle aura bien du mal à écouler sa récolte. Car cette année, la Chine n'achètera pas 60 % du coton indien : elle a décidé de ne plus importer aussi largement de fibre étrangère, pour consommer les stocks chinois, qui débordent. Le prix du coton indien s'en ressent, il est passé sous le seuil qui déclenche l'aide de New Delhi, à savoir l'achat du coton par l'Etat à un prix minimum de soutien (40,5 roupies le kilo).
Le Pakistan lui aussi s'est mis à acheter la production de coton de ses paysans, ce qu'il n'avait plus fait depuis 2005. Aux Etats-Unis également, les producteurs reçoivent un coup de pouce de l'administration sous la forme d'un soutien aux emprunts, dont les mensualités sont revues à la baisse, en fonction du prix mondial. Quant à la Chine, elle continue d'aider ses producteurs, non plus en leur achetant leur coton, mais en leur versant une subvention. En Afrique de l'Ouest, le prix au producteur n'a baissé que très marginalement, ce sont les sociétés cotonnières qui encaissent pour l'instant la chute des cours.
Dans les pays qui fournissent des aides publiques, les producteurs pourront patienter un peu avant de mettre leur fibre sur le marché, ce qui pourrait faire remonter un peu les prix mondiaux. Mais l'embellie, artificielle, risque d'être de courte durée. L'Inde pourrait aussi se retrouver avec des stocks invendables au prix où elle les a achetés aux paysans. Le coton indien, en bas de l'échelle en matière de qualité, n'est plus du tout compétitif : il coûte désormais plus cher que le coton américain, brésilien, australien et même africain, pourtant beaucoup mieux cotés.