Pas d'anchois pour les transformateurs français

La pénurie mondiale d'anchois pèse particulièrement sur la transformation française.

Les anchois sont rares cette année, et ils filent entre les doigts de l'industrie française. Au Maroc, la pêche a été désastreuse de mars à août, on a à peine tiré un tiers des quantités habituelles d'anchois de cette zone de l'Atlantique, après une année 2013 déjà mauvaise, qui n'avait pas permis de laisser des stocks.

Comble de malchance, en Argentine, là où on trouve la même qualité d'anchois, et non pas celle du Pérou qui sert à faire de la farine pour les élevages de poisson, les captures sont également très décevantes depuis septembre.

Quant à la pêche française, elle est soumise depuis le début des années 2000 à un quota très strict. Le peu qui est pêché est destiné aux poissonneries, les anchois n'ont de toute façon pas encore cette année « le moule », la taille qui intéresse les conserveries.

Cette pénurie mondiale d'anchois, les transformateurs français la vivent beaucoup plus mal que leurs concurrents européens. Tous sont installés à Agadir ou Tanger, au Maroc, pour le stockage, le salage et la transformation, mais les industriels espagnols et italiens peuvent revendre leurs anchois très cher, c'est chez eux un produit haut de gamme, quand en France l'anchois reste un condiment tout juste bon à décorer une salade niçoise ou une pizza.

A la criée, les transformateurs français ne peuvent pas suivre les enchères des Espagnols et des Italiens. « Le prix du kilogramme, 2,3 euros en moyenne cette année, a déjà doublé en un an », observe le patron de l’entreprise française Micelli. Nous n'aurons pas assez de matière première pour nos clients habituels. »

A l’heure où les grandes enseignes sont en pleine renégociation de leurs contrats avec leurs fournisseurs pour l’an prochain, ce message, l’entrepreneur l’adresse à la grande distribution, pour qu'elle accepte de relever ses tarifs quitte à augmenter le prix de vente au consommateur.

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