Priorité santé est au CHU Donka à Conakry en Guinée pour faire le point sur l’épidémie d’Ebola qui touche également La Sierra Leone, le Libéria et le Nigeria. Ebola se caractérise par une très forte fièvre, des vomissements, des diarrhées, provoquant dans certains cas des hémorragies. Le virus se transmet d’homme à homme par les fluides corporels : sang, sueurs, sécrétions. Le temps d’incubation est de 2 à 21 jours, période pendant laquelle les personnes ne sont pas contaminantes. Selon les derniers chiffres de l’OMS, près de 5000 cas ont été enregistrés, dont 2500 décès. Des chiffres probablement sous-évalués. Les professionnels de santé sont en première ligne : depuis mars 2014, ce sont plus de 120 personnels soignants qui sont morts dans les 4 pays les plus touchés, Guinée, Sierra Leone, Liberia et Nigeria. Cette crise est à la fois révélatrice de l’état des systèmes de santé de ces pays : les infrastructures de santé sont délabrées, les conditions sanitaires précaires, ce qui facilite la contamination. Mais cette crise désorganise aussi les hôpitaux et les centres de santé, elle rend encore plus difficile l’accès aux soins pour les populations qui hésitent à se rendre dans les centres de santé par peur d’être contaminées. Hier, nous avons fait le point sur l’ampleur de cette épidémie d’Ebola en Guinée, je vous propose aujourd’hui de voir son impact sur le système de santé guinéen. Quelles sont les difficultés que rencontre le personnel soignant ?
Dr Sékou Condé, directeur national des Établissements de soins en Guinée(coordination de la lutte contre Ebola en Guinée)
Dr Barry Moumié, chef du service des maladies infectieuses du CHU Donka, à Conakry (coordination de la lutte contre Ebola en Guinée)
Dr Bacari Oularré, médecin dans le service des maladies infectieuses du CHU Donka qui a été contaminé par Ebola et aujourd’hui guéri