Après trois mois de crise, le président Ianoukovitch s'est enfui. Le Parlement a déjà nommé le président par intérim malgré les élections présidentielles anticipées prévues le 25 mai prochain. Bref, « L'Ukraine prend en main son fragile destin » titre en Une La Nouvelle République. « Une fragile sortie de crise » souligne pour sa part Ouest-France. Le Journal Les échos préfère parler de « délicate sortie de crise » alors qu'on ne sait toujours pas où se trouve le président destitué et ce que va devenir cette Ukraine partagée entre pro-russes et pro-européens. Certains craignent même la partition du pays. Pour éviter cela, selon le journal La croix, « l'après Ianoukovitch s'organise déjà ». L'Union européenne compte d''ailleurs accompagner cette transition démocratique. « Les députés de la nouvelle majorité votent à tour de bras de nouvelles lois, souligne le quotidien catholique, détricotant heure par heure le système Ianoukovitch. (...) Des décisions qui soulèvent quand-même des problèmes de légitimité, s'inquiète au passage le journal La croix ».
La folie des grandeurs de Ianoukovitch
En attendant, pour Libération, et toujours en Une, l'Ukraine vit son « printemps ». Et comme après chaque révolution, on fait le tour du propriétaire. Libération publie donc les photos de la confortable demeure de l'ancien président Ianoukovitch, ouverte au public ce week-end. Une (vaste) datcha composée d'une dizaine de bâtiments, dispersés sur 135 hectares, apprend-on. Un manoir qui date de l'époque soviétique, assez kitsch en fait, à en croire les clichés, plus prétentieux qu'élégant, avec ses moulures; ses ornementations, ses babioles.
« Ebahis et respectueux, relate Libération, les Ukrainiens ont visité ce week-end l’immense propriété de Ianoukovitch, source de fantasmes pendant quatre ans ». Une propriété qui symbolise tous les abus, détournements de biens publics et corruption dont le régime avait été accusé. Le Parlement révolutionnaire a voté hier la renationalisation de la propriété, sans indiquer de futurs projets pour les lieux. Elle pourrait devenir selon certains, le futur « musée de la corruption », tout simplement s'amuse Libération.
Et en écho de « cette révolution au Palais », titre de l'article sur l'ancienne demeure de Ianoukovitch, Libération s'étonne du silence assourdissant de la Russie;« Vladimir Poutine n’a-t-il vraiment rien à dire alors que son grand projet d’Eurasie semble remis en question par la dissidence ukrainienne ? s'interroge le journal de centre gauche. Ou, comme un joueur d’échecs, prépare-t-il le coup suivant ? » Pour l'instant, le Kremlin persiste à dire qu’il n’interviendra pas dans les affaires internes ukrainiennes et accuse les Occidentaux d’avoir soufflé sur les braises.
Plus étonnant, l'Humanité, pourtant pas avare de critiques durant toute la contestation anti-Ianoukovitch, est allé avec « les manifestants de Kiev », souligne-t-il en Une, comme s'il avait mauvaise conscience de ne pas y être allé avant. « Pourquoi nous sommes-nous soulevés ? », se demande en Une le quotidien communiste. Mieux vaut tard que jamais. Alors dans ses réponses, les classiques : la paupérisation est la clé du malaise. Les nouveaux dirigeants vont-ils mettre un terme à la corruption et faire en sorte que les salaires soient versés se demande l'Humanité. Le journal communiste y voit une autre raison, peut-être plus importante encore à ses yeux : la montée de l'extrême droite.
La révolte a commencé dans les régions rurales de l'ouest, remarque le quotidien communiste, là où le secteur agricole a été profondément touché. Une partie de cette Ukraine proche de la Pologne a particulièrement voté à l'extrême droite. La Pologne soupçonnée d'avoir soutenu cette révolte, car elle avait, beaucoup à perdre selon l'Huma, si jamais l'Ukraine se tournait vers un partenariat économique avec la Russie. L'Humanité qui constate au passage que les locaux du PC ont été dévastés à Kiev.
Nantes : une simple révolte ?
Le Parisien Aujourd'hui en France publie en pleine page une photo de ces manifestants ou casseurs qu'on voit lancer des pavés sur les forces de l'ordre, avec ce titre : « Verts et PS à couteaux tirés ».
Les violences qui ont émaillé la fin de la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes, ce week-end, ont rallumé la mèche entre le PS et les Verts, estime le quotidien, et Jacques Auxiette, le président PS de la région des Pays-de-la-Loire en rajoute une couche dans les colonnes du Parisien. « Les écologistes doivent quitter la coordination des opposants à l'aéroport », estime ce virulent défenseur du projet. « Il est impossible qu'ils continuent de cautionner ceux qui ont commis de tels dégâts ». Pour Jacques Auxiette, la ministre écologiste du Logement « a manqué à la solidarité gouvernementale ».
Alors tout le week-end, PS et Verts en sont venus aux mots, constate Le Figaro, par journaux interposés. Au lendemain du saccage de Nantes, Ayrault a appelé Europe Écologie-Les Verts à « sortir de l’ambiguïté » dans Ouest France. La veille, la Ministre écologiste du Logement Cécile Duflot avait dit tout le mal qu'elle pensait du projet dans les colonnes du Monde. Le Figaro, revient sur ces crises à répétition entre les écolos et Jean-Marc Ayrault ou ses ministres sur le cannabis, les Roms, le gaz de schiste, le nucléaire, le diesel, la fiscalité…
François de Rugy, dans un entretien au Figaro; promet que Cécile Duflot sera bien présente au conseil des ministres, mercredi. Le président du groupe Europe Ecologie-les Verts à l'Assemblée, défend néanmoins la liberté de parole de la ministre de son camp. Ca va mal dans la maison rose et verte. Et là, difficile d'éteindre l'incendie car tout le monde semble souffler sur les braises. Et le Figaro de s'amuser de cette confession de Bernard Tapie qui résume le mieux selon lui, l’état d’esprit des socialistes : « Après les municipales, ciao les Verts ».
Sotchi : il est l'or de faire les comptes.
Pour le Parisien, « les Bleus en ont vu de toutes les couleurs ». Avec ses 15 médailles, l'équipe de France a bouclé des Jeux records, lit-on, même si tout n'a pas été parfait, selon L'Equipe. On a été moins efficace qu'en 1964 à Innsbruck en Autriche, tempère le quotidien sportif qui prend sa calculette. Si l'on divise le pourcentage de médailles françaises par rapport aux médailles distribuées, et bien le taux est de 5% de médailles à Sotchi, contre quasiment 7 à Innsbruck. Ca fait deux points en moins de médaille, ce n'est pas rien !
Enfin plus drôle encore, L'Equipe est allé demander aux champions tricolores, ce qu'ils avaient fait de leur médaille depuis qu'ils l'ont reçu. Il y a ceux qui comme Maurice Manificat, médaille de bronze en ski de fond, ne se lasse pas de la caresser dans tous les sens, il y a ceux qui la laisse rangée dans la boîte, et puis il y a Martin Fourcade, médaille d'or en poursuite et individuel, qui a parfois refusé que ses coéquipiers viennent la toucher dans sa chambre. « C'est un objet qui ne se partage pas » dit-il. Allez Sotchi, c'est fini, Il est l'or ou l'heure de se réveiller !