A la Une : l’Ukraine en état de guerre civile

Le mot est lâché ce matin dans les journaux… « La guerre civile ou la partition sont deux extrêmes qui ne sont plus si théoriques, depuis mardi », s’exclame Ouest France.
« Révolution ou guerre civile ?, s’interroge Le Journal de la Haute-Marne. Les historiens trancheront. Plus tard. Une seule certitude : l’Ukraine vient de franchir un point de non-retour, avec les 26 morts de l’autre nuit ».

« Vingt ans après le conflit des Balkans, l’Europe peut-elle être le théâtre d’une nouvelle guerre ?, s’inquiète Le Figaro. Le sang coule en Ukraine, dans ce pays divisé entre russophones, qui ont le regard tourné vers Moscou, et ceux qui ont la tête à l’Ouest. »

Toutefois, Le Figaro veut encore y croire : « de guerre civile, il n’est pas encore question, estime le journal. Et souhaitons que les nombreux morts de ces derniers jours, place de l’Indépendance, à Kiev, servent à réveiller les consciences pour que chacun trouve la voie du dialogue. Il n’est pas trop tard ». Alors quelles solutions ? « L’heure des sanctions ciblées contre le régime de Kiev pourrait avoir sonné, affirme Le Figaro. Peut-être est-ce une solution pour affaiblir l’oligarchie qui a porté Ianoukovitch au pouvoir et qui redoute aujourd’hui le chaos : une partie de la fortune de la nomenklatura est placée en Europe de l’Ouest. Mais cette solution ne doit pas fermer la porte à un compromis entre l’Union européenne et la Russie pour qu’émerge une nouvelle Ukraine. Singulière. Ni tout à fait de l’Est ni tout à fait de l’Ouest. »

Pour Libération, l’Europe, justement, doit se bouger ! « Après des tergiversations de toute sorte, il est urgent désormais que l’Europe fasse entendre une seule voix et agisse pour mettre en place des sanctions ciblées évoquées depuis des semaines mais qui sont restées pour l’instant lettre morte. Il semble aussi déterminant que le couple franco-allemand assume un leadership décisif, relève Libération, face à l’épreuve ukrainienne, et le déplacement de Laurent Fabius sur le terrain est une bonne nouvelle. Rien ne se fera toutefois sans que soit accentuée la pression sur Vladimir Poutine, le parrain assumé de Ianoukovitch. A quelques jours de la fin des Jeux olympiques dont il a fait une priorité, le chef du Kremlin n’a pas intérêt à une crise diplomatique majeure qui viendrait gâcher la grande fête de Sotchi. »

« L’Europe peut soutenir les espoirs qu’elle fait naître, renchérit La Croix. Elle doit rester aux côtés des opposants qui se réclament de ses valeurs - démocratie, État de droit, liberté d’entreprendre. Elle doit dénoncer les violences, d’où qu’elles viennent (…). Elle doit critiquer les intrusions du Kremlin et se préparer à l’hypothèse d’une mise à l’écart du président Viktor Ianoukovitch, qui ne dispose plus de réels soutiens populaires. Elle doit s’inscrire dans une perspective longue pour accompagner la construction d’une nouvelle identité ukrainienne, plurielle. »

Difficile équation…

Seulement voilà, tout cela reste au chapitre des vœux pieux… C’est l’opinion du Midi Libre : « L’Europe, une nouvelle fois impuissante dans les actes mais très présente dans ses déclarations de bonnes intentions, ne se risquera pas à élever la voix, estime en effet Le Midi Libre. Question de force, précise-t-il. D’abord, l’Europe n’est pas assez solide sur ses bases pour faire régner l’ordre ; ensuite, il s’agit d’aller agacer le 'tsar' trop occupé à magnifier l’organisation russe sur les pentes enneigées de Sotchi. Et puis, il y a aussi cet écho aussi sot que stérile : boycotter les Jeux à trois jours de son terme ! Alors que l’Europe brûle à ses frontières, nos démocraties constatent l’inefficacité de nos actions. »

La Charente Libre est sur la même ligne : « C’est à Moscou que se jouent les soubresauts et sans doute l’épilogue d’une crise ukrainienne sur laquelle ni l’Union européenne, ni les Etats-Unis sont capables de peser de manière déterminante, affirme le quotidien charentais. Pour partie à l’origine d’une révolte anti-régime, l’Union européenne ne peut faire moins que prendre des sanctions ciblées contre les dirigeants ukrainiens à l’instar des mesures similaires déjà prises par les Etats-Unis. Mais, relève La Charente Libre, en comparaison des baisses des prix du gaz russe et des 15 milliards de dollars promis par Moscou à Kiev, l’avertissement européen risque d’avoir sur le pouvoir ukrainien autant d’effet qu’une piqûre de moustique sur la peau d’un éléphant. »

Conclusion, et on revient au Journal de la Haute-Marne, « La seule issue possible reste le dialogue avec le seul pays qui puisse faire fléchir Ianoukovitch ou, au contraire, le pousser à commettre un nouveau Budapest 1956, à savoir la Russie. Ce n’est pas en diabolisant Poutine qu’on y parviendra, estime le quotidien champenois. Il ne s’agit pas de se coucher devant le maître du Kremlin, mais d’être réaliste. L’Ukraine est un gros morceau de l’ex-URSS que Moscou ne laissera jamais s’échapper vers l’Union européenne ».

Enfin, Sud Ouest résume la situation : « l’idée d’associer l’Ukraine à l’Europe plutôt que de proposer une adhésion irréalisable avant longtemps est bien sûr souhaitable, sachant que tout l’ouest du pays est profondément européen. Pour autant, il sera impossible de sortir de la crise actuelle sans chercher un modus vivendi avec la Russie. C’est pourquoi le climat de guerre froide qui s’est aggravé entre Moscou et
Bruxelles - pour ne pas parler de Washington - est inquiétant.
»

Bjoerndalen roi des JO !

Les JO d’hiver de Sotchi, sur le plan purement sportif… Le roi de ces Jeux s’appelle : Ole Einar Bjoerndalen !
« Olé Ole », s’exclame L’Equipe. En effet, « avec sa victoire dans le biathlon relais mixte hier, le norvégien est devenu l’homme le plus médaillé de l’histoire des Jeux d’hiver. » Jugez plutôt, 13 médailles olympiques en 5 olympiades, auxquelles il faut rajouter 39 médailles aux championnats du monde…

Libération a fait le calcul : « à 40 ans, le biathlète norvégien a plus de titres de champion olympique et du monde (52) que d’anniversaires. »
« Ole Einar Bjoerndalen va peut-être terminer ses Jeux comme il les avait commencés, relève pour sa part Le Figaro : en fanfare. Champion olympique du sprint le lendemain de la cérémonie d’ouverture, égalant ainsi son compatriote fondeur Björn Daehlie, douze fois médaillé aux Jeux d’hiver, le Norvégien est désormais seul au monde. » Et dire, constate encore Le Figaro, « qu’avant ces Jeux, Bjoerndalen n’avait plus connu l’ivresse de la victoire en individuel depuis février 2012 et n’avait même gagné qu’une fois depuis 2010. D’aucuns lui conseillaient alors de prendre sa retraite. Mais le 'vieux' et 'ses jambes de 18 ans' (dixit Martin Fourcade après le sprint) a prouvé qu’il avait encore de beaux restes. »

Qui plus est, constate Le Parisien, la Norvège est toujours en tête du tableau des médailles, avec 20 médailles - 9 d’or, 4 d’argent et 7 de bronze -, devant des poids-lourds comme l’Allemagne, les Etats-Unis et la Russie… La Norvège qui ne compte que… 5 millions d’habitants, soit, relève Le Parisien, « une médaille pour 250.000 habitants ! »

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