La grève des mineurs sud africains alimente le cours du platine

Le gouvernement sud-africain veut des négociations au plus vite entre l'AMCU, - syndicat majoritaire dans les mines de platine - et les propriétaires des mines de platine. Des négociations sur les salaires pour éviter que le conflit ne s'enlise et une flambée des cours.

La seule annonce de la grève des mineurs de platine a suffi à faire s'envoler les cours : + 7% depuis le début de l'année, et une once à 1 454 dollars hier encore. Les ouvriers, emmenés par le syndicat AMCU, majoritaire dans les mines de platine sud-africaines, veulent doubler leurs salaires. 12 500 rand par mois, soit environ 840 euros. Une revendication chargée de symbole. C’est le montant qu'avaient demandé les mineurs de Marikana dont 34 avaient été abattu par la police en août 2012.

Un symbole oui, mais une demande impossible pour les trois premiers producteurs mondiaux de platine : Amplats, Implats, et Lonmin perdraient énormément en acceptant la hausse des salaires demandée par le syndicat au nom des dizaines de milliers d'ouvriers mineurs. Les trois grands cherchent surtout aujourd’hui à redevenir rentables. Les grèves à répétition ont pesé sur les comptes, et sur la production - le marché a terminé l'année 2013 en déficit - l'offre ne parvenant pas à satisfaire la demande record enregistrée l'an dernier.

Pas tant dans la joaillerie, ou l'industrie automobile, le platine sert à fabriquer les pots catalytiques des voitures, que dans le reste de la demande industrielle : dans la fabrication des ordinateurs, des tablettes et des smartphones. C’est surtout la demande des investisseurs qui a progressé, des stocks de platine physique ont été engrangés un peu partout dans le monde. Des réserves qui pourraient servir d'amortisseur si la production sud-africaine venait à baisser encore, et c'est probable. Amplats, le numéro 1, est en pleine restructuration et envisagerait de fermer les mines dans lesquelles l'extraction est la plus couteuse, pour se concentrer sur celle où le platine est le moins cher à produire.

Source d’information: Didier Julienne, stratège en matières premières

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