Pêche illicite : la Commission européenne veut sanctionner trois Etats dont la Guinée

La Guinée, le Cambodge et Belize ne luttent pas sérieusement contre la pêche illicite estime la Commission européenne. Bruxelles veut sévir.

La Commission européenne veut punir la Guinée, Belize et le Cambodge, trop laxistes selon elle, vis-à-vis de la pêche illégale. Depuis que l'Union européenne a entériné le règlement international contre la « pêche illicite, non déclarée et non réglementée » il y a près de quatre ans, elle s'est engagée non seulement à ce qu'aucun navire européen ne s'adonne à la pêche illégale, mais que plus aucun poisson capturé de manière illicite n'entre dans les ports européens.

Or l'Europe importe désormais les deux tiers du poisson qu'elle consomme. Il y a un an, la Commission épingle onze Etats coupables d'avoir fermé les yeux ou encouragé la surpêche dans leur zone maritime et en pleine mer. Depuis cet avertissement, des progrès ont été réalisés par le Togo, le Panama, le Sri Lanka, Fidji et Vanuatu. Mais le Ghana, la Corée du Sud et Curaçao ont encore de grosses lacunes qui leur valent un « carton jaune » de Bruxelles.

Et c'est carrément le « carton rouge » pour le Cambodge, Belize et la Guinée. Considérés comme non coopérants, ils se verront fermer le marché européen du poisson si le Conseil européen suit la Commission en février prochain, malgré les réticences de l'Espagne dont la flotte de pêche est très présente au large de l'Afrique de l'Ouest.
La Guinée a particulièrement irrité la Commission, alors que l'Europe y a financé un sémaphore : contrefaçon de licences de pêche à des navires étrangers, capture et transbordement illicites de thonidés par des navires guinéens...

La Guinée a également autorisé en 2013 la capture de 100 000 tonnes de petits pélagiques : sardines, anchois, harengs, maquereaux sur sa seule zone économique exclusive, alors qu'il lui était conseillé de partager ce tonnage avec la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Liberia. Ces petits pélagiques indispensables à l'alimentation des populations côtières d'Afrique du l'Ouest sont de plus en plus destinés à fabriquer des farines pour les gros poissons d'élevage, ce qui attise les convoitises de la pêche industrielle dans cette région.

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