L’Afrique attend une belle production de coton mais elle aura plus du mal à l’écouler

C’est le début de la saison cotonnière en Afrique de l’Ouest. Avec en perspective de beaux tonnages mais aussi plus de difficultés à exporter la fibre africaine.

Le coton africain continue sa lente résurrection depuis le regain des cours mondiaux il y a trois ans. Tous les acteurs de la filière, réunis à Deauville par l’Association française cotonnière, anticipent une nouvelle augmentation de la production africaine : une forte hausse au Burkina Faso - en tout 730 000 tonnes de coton graine contre 630 000 l’an dernier -, le champion africain du coton. Forte hausse également au Bénin et au Cameroun. Et maintien des progrès accomplis depuis trois ans par le numéro deux, le Mali, malgré les soubresauts politiques et la sécheresse. Grâce à une extension des surfaces dont les surfaces OGM, on attend 2,3 millions de tonnes de coton graine en Afrique de l'Ouest, soit près de 850 000 tonnes de fibre.

Malheureusement, les exportations du coton africain pourraient être contrariées cette année. L'Afrique vend les trois quarts de son coton en Chine mais la Chine est encombrée par son propre coton, celui des producteurs chinois, que Pékin a voulu encourager en leur achetant leur production trois ans durant. Dans le même temps, les fabricants de fil disparaissent en Chine avec la crise et la concurrence des filateurs pakistanais. Le créneau chinois, essentiel pour le coton africain, rétrécit, et il risque de se réduire encore plus cette année avec la concurrence du coton indien, surabondant pour une fois, New Delhi ne risque pas de mettre un embargo sur ses exports. Le coton africain risque de payer cette année sa grande dépendance au marché chinois. Pas sûr cependant que la fibre africaine ne se lance à nouveau à la conquête des Philippines ou du Vietnam, qui annonce pourtant moitié plus d'importations de coton. Car le coton africain a récemment laissé des plumes dans ces pays d'Asie du Sud-Est à cause d'acheteurs indélicats qui ont fait défaut.

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