Cargill veut régner sur le marché du cacao

Cargill est sur le point de racheter l'activité cacao de son concurrent ADM. Le géant américain du négoce veut dominer un marché prometteur.

Cargill le numéro deux mondial du cacao est sur le point de racheter le numéro trois, un Américain également, ADM. À eux deux, ils posséderaient la moitié des capacités mondiales de broyage des fèves ! De quoi doubler le numéro un mondial, le géant suisse Barry Callebaut.

La concentration se poursuit dans l'industrie et le négoce du cacao. Et si les autorités de la concurrence acceptent le rachat annoncé, ce sera un combat de titans ! Des titans qui auront une telle envergure pour acheter et transformer, qu'ils pourront conserver des marges importantes, malgré la hausse des prix de leur matière première, les fèves de cacao. Les cours ont en effet grimpé, car on anticipe un déficit de la production par rapport à la demande en 2013-2014 et au-delà.

Les géants du cacao ont intérêt à capter le plus de fèves possibles, en Côte d'Ivoire, au Ghana et en Indonésie, les trois premiers pays producteurs, pour fournir les marchés de consommation en forte croissance, les États-Unis et surtout l'Asie qui retrouvent de façon très prononcée le goût du chocolat. Ce n'est pas un hasard si Cargill construit en Asie de plus en plus d'usines de broyage.

Pour contenter cette demande asiatique en hausse, il faudra aussi que les géants du chocolat encouragent la production ; or elle s'essouffle en Côte d'Ivoire, le premier producteur mondial. Malheureusement les cours élevés depuis cet été ne seront répercutés que dans un an dans le prix payé au producteur : la récolte ivoirienne qui commence à peine a déjà été vendue par anticipation il y a un an quand les cours étaient moins élevés...

Pour envoyer tout de même un signe d'encouragement aux planteurs, les autorités ivoiriennes ont augmenté le prix garanti que devront payer Cargill et ses concurrents : 750 francs CFA le kilo contre 725 l'an dernier. En contrepartie, l'État ivoirien devra sans doute se passer d'une partie des taxes qu'il impose aux acheteurs.

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