Les fonds spéculatifs se ruent sur le cacao

Des craintes sur la production de cacao en Afrique et en Asie, une demande mondiale qui repart... Les investisseurs parient massivement sur le cacao.

Voilà neuf semaines que les fonds d'investissement plébiscitent les contrats de cacao aux bourses de Londres et de New-York. Depuis début 2008, on n'avait pas vu une telle ruée sur les fèves brunes. Les investisseurs parient en effet sur la hausse des prix du cacao. D'abord parce que la demande de chocolat repart, après la chute de consommation de 2009, et deux ans de stagnation de la consommation. La reprise de la demande de cacao est remarquable non seulement en Asie, mais aussi en Amérique du Nord, et même en Europe. Or, les acheteurs n'ont pas couvert leurs besoins de fèves. On peut même dire que leur couverture est la plus faible observée depuis trois ans à cette époque de l'année, alors qu'Halloween et Noël se profilent.

Ces transformateurs viendront fatalement aux achats de façon massive, ce qui viendra doper davantage les cours du cacao. Des cours déjà en ébullition depuis juillet dernier, parce que la production ivoirienne, la première au monde, inquiète : la croissance des fleurs, puis des cabosses, a pâti de la sécheresse. Maintenant que les pluies sont tombées, la semaine dernière, c'est la pourriture brune qui menace les plantations, faute de soleil. Enfin, les engrais ont manqué en Côte d'Ivoire et chez son voisin le Ghana, qui les a moins subventionné cette année.

La production des deux premiers champions mondiaux du cacao, qui sera lancée officiellement dans quelques jours, sera donc inférieure aux attentes. Même chose en Indonésie, le 3ème producteur mondial : les planteurs indonésiens se détournent du cacao pour cultiver le palmier à huile et le caoutchouc, alors qu'ils consomment de plus en plus de chocolat. On va donc manquer de cacao, anticipent la plupart des analystes. Pour les plus pessimistes, le déficit pourrait se monter à 200 000 tonnes en 2013-2014. De quoi renforcer la conviction des investisseurs que leur pari est le bon.

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