Elevage : le salon d'un secteur en crise débute aujourd'hui dans l'ouest de la France

Vitrine de l'élevage français, le Salon des productions animales, le SPACE, s'ouvre aujourd'hui à Rennes. Dans un climat d'inquiétude.

Ce n'est pas la fièvre de 2009 ou 2010, lorsque les éleveurs laitiers avaient mis le chahut dans les allées du salon et même séquestré son président. La conjoncture est plutôt bonne pour les productions animales, à part pour les œufs, en surproduction. Les cours du lait ont bien remonté. Les cours du bœuf et du porc aussi. Les coûts d'alimentation du bétail se sont stabilisés.

Mais structurellement, les productions animales françaises sont en crise. La France a perdu des parts de marché sur son territoire : la moitié des poulets mangés en France proviennent de l'étranger. Le porc allemand, hollandais, belge ou espagnol s'impose de plus en plus dans les assiettes françaises. Hors des frontières, la volaille française, dont la Commission européenne a coupé les ailes en supprimant prématurément les subventions à l'export, ne peut plus combattre la volaille brésilienne, très subventionnée et avantagée par la baisse du real, la monnaie du Brésil. D'où les difficultés des abattoirs Doux, Gad et Tilly Sabco, qui mettent en danger les éleveurs et les fabricants d'aliment du bétail.

Toute une filière qui représente près de la moitié de l'activité dans l'ouest français, attend un soutien pour se consolider et se moderniser. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fera le déplacement en Bretagne, jeudi ; le gouvernement devrait annoncer un plan de relance agro-alimentaire, avant de préciser à fin du mois son interprétation de la réforme de la PAC, qui sera cruciale pour les éleveurs.

Au milieu de toutes ces inquiétudes, un sujet de satisfaction, tout de même, pour le SPACE, véritable vitrine de l'élevage français : le salon reçoit sa première délégation chinoise. Si l'élevage français est en crise, il n'en dispose pas moins de technologies très avancées dont la Chine est friande. Au point qu'elle investit sur les terres bretonnes, pour produire du lait qui sera bu en Chine.

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