La France relance l'exploration minière

Cette semaine, la société Variscan va commencer les prélèvements géologiques sur le site de Rouez, dans la région des Pays de la Loire, à l'ouest de la France. C'est peut-être la renaissance de l'activité minière en France.

Au début du XXe siècle, la France était encore le premier producteur mondial d’un métal, l'antimoine. Elle fut aussi le premier fournisseur européen de tungstène. Mais l'exploitation des métaux s'est éteinte à la fin des années 1980, bien avant la fermeture de la dernière mine de charbon : il y a trente ans les métaux ne valaient plus rien sur le marché international, les produire en France n'était plus rentable.

L'intérêt pour les métaux renaît depuis la fin des années 2000 car ils sont redevenus chers, grâce à la forte demande des pays émergents. Mais il faut rattraper le temps perdu : la dernière carte française des ressources minières a plus de vingt ans, et elle ne couvre qu'un cinquième de l’Hexagone.
C'est pourquoi Variscan, la petite société à capitaux australiens qui a obtenu le premier permis d'exploration minière depuis 30 ans, sur le site de Rouez, se considère comme une « pionnière ». Des « cow boys », prétendent les associations de défense de l'environnement farouchement opposées à la reprise de cette activité. Dans la région, on a été échaudé par un gisement délaissé par Total qui avait fini par être exploité par une petite société aurifère, avec à l'arrivée très peu d'or, très peu d'emplois mais un milieu naturel pollué.
Cette fois, Variscan, qui doit explorer autour de cet ancien gisement, convoite plutôt le cuivre, et son PDG, issu du Bureau français de recherches géologiques et minières (BRGM) promet de mettre en œuvre les technologies les plus modernes, beaucoup plus écologiques qu'il y a trente ans - comme la flottation pour séparer les particules de cuivre et l'eau. Selon lui, 250 emplois directs pourraient être créés, jusqu'à huit fois plus avec les emplois induits.

D'autres sociétés minières s'intéressent aux gisements métalliques dans l'Hexagone (Cominor a demandé un permis dans le Limousin). Mais avant de compter valoriser l'or, le cuivre, l'antimoine ou l'étain du sous-sol français, il faudra attendre pas loin de quinze ans, que soient réalisées toutes les études d'impact et attribués les permis de production. Pour l'instant, on n'en est qu'aux premiers sondages. Et rien ne dit qu'ils concluront à la rentabilité des projets.

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