La hausse des prix du brut ne suffit pas aux profits des grandes compagnies pétrolières

Les résultats 2012 des compagnies pétrolières tombent en rafale. Et ils sont très différents selon les majors. C'est le reflet du morcellement croissant des marchés pétroliers et gaziers selon les continents.

Le prix moyen du pétrole a encore battu un record l'an dernier. Pour autant, les compagnies pétrolières n'affichent pas toutes des résultats mirobolants. D'abord, certaines comme Total, Exxon, ou Chevron ont vu leur production d'hydrocarbures chuter, à la baisse tendancielle du rendement des gisements se sont ajoutées des avaries sur les champs pétroliers.

En revanche, les coûts de forage, eux, ne cessent d'augmenter. Pour le reste, les profits sont très contrastés selon la localisation de la production. Les majors qui produisent du gaz et du pétrole en Amérique du Nord ont subi la baisse des prix sur le marché américain. La ressource est beaucoup plus abondante aux Etats-Unis et au Canada grâce au gaz et au pétrole de schiste depuis trois ans, mais cette ressource ne rejoint pas encore le marché mondial, le gaz de schiste n'est toujours pas exporté, et il manque des pipelines pour écouler toute la nouvelle production américaine de pétrole.

Résultat, c'est l'engorgement. Les prix des hydrocarbures en Amérique du Nord ne sont plus très rémunérateurs pour les compagnies pétrolières : l'Américain Chevron en a souffert, tout comme le Français Total qui avait investi dans le gaz de schiste américain. L'Anglo-Néerlandais Shell a aussi été pénalisé l'an dernier par la baisse des prix du gaz.

Autre paramètre pour les majors : le poids du raffinage dans leur activité. Autant en Europe, ce secteur n'est pas très rentable, autant aux Etats-Unis, avec un pétrole pas cher, la marge sur la vente de carburants a été très juteuse l'an dernier. C'est ce qui explique les profits historiques de l'Américain Exxon. Le Brésilien Petrobras a au contraire dû importer beaucoup de produits pétroliers, ce qui a fait chuter ses bénéfices.

Dans ce tableau, la major britannique BP est totalement atypique : si ses profits se sont effondrés l'an dernier, c'est qu'elle a dû provisionner plusieurs milliards de dollars de réparations pour les victimes de la marée noire aux Etats-Unis, il y a deux ans.

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