Plus de 1000 milliards de dollars. C'est la somme totale gagnée l'année dernière par les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole. Jamais le pétrole n'a autant rapporté au cartel qui fournit 40% de l'offre mondiale. Il y a dix ans ses revenus pétroliers n'étaient que de 200 milliards de dollars. Alors que le chef de file du cartel, le ministre saoudien du Pétrole estimait il y a tout juste un an qu'un maintien des cours autour des 100 dollars serait une belle performance, alors qu'on s'attendait à un retournement du marché en 2012, les prix ont contre toute attente continué à grimper.
Le cours moyen d'un baril de brent a été de 111,65 dollars, c'est 2,5% de plus que l'année précédente. Les centaines de milliards de pétro-dollars encaissées par le cartel n'ont pas été également réparties entre ses membres. L'Iran, de plus en plus entravé pour exporter son brut, a perdu des parts de marché au profit de ses partenaires. La manne pétrolière a surtout profité en 2012 à l'Arabie Saoudite, au Koweit et aux Emirats Arabes Unis. Les torrents de billets verts vont alimenter leurs fonds souverains, ils reviendront aussi indirectement à la population de certains Etats. Riyad a par exemple annoncé en début de semaine une hausse de son budget de près de 20%. Pour les pays consommateurs la facture est de plus en plus indigeste, les économies occidentales déjà chancelantes sont plombées par la note du brut. Des experts parlent de choc pétrolier rampant car la hausse est constante depuis quatre ans maintenant.
La tendance va-t-elle enfin s'inverser en 2013 ? C'est ce que prévoient tous les analystes. Le rebond de la production irakienne, mais aussi la nouvelle production américaine issue des gisements de schiste pourraient faire baisser la pression. A moins que l'Arabie Saoudite contre balance cet afflux de brut en fermant les vannes de ses puits, histoire de limiter une éventuelle baisse des cours.