La crise du raffinage va se prolonger en Europe

Que la raffinerie de Petit-Couronne au nord de la France trouve ou non un repreneur, le secteur du raffinage devrait continuer à souffrir dans toute l'Europe.

La raffinerie de Petit-Couronne, en quête d'un repreneur jusque dans les pays du Moyen-Orient, n'est pas seulement emblématique de la crise de l'industrie française, elle est aussi l'illustration des difficultés du raffinage dans toute l'Europe. Des difficultés qui ne sont pas près de s'atténuer. La demande des Européens en produits pétroliers ne cesse de chuter, cette modération de la consommation a été encouragée par les Etats, pour des raisons environnementales, la crise a ensuite accéléré la décrue.

Rien qu'en France, la consommation de fioul a baissé de 24 % l'an dernier, la consommation d'essence de 6,5 %. La demande devrait encore baisser régulièrement jusqu'en 2015 en Europe, où l'on produit trop d'essence et pas assez de gazole. Autant dire que le raffinage est loin d'avoir résolu sa crise de décroissance.

Avec des marges en berne, le premier raffineur européen Petroplus, a fait faillite. Les majors comme Shell et Total ont abandonné les sites les moins rentables. Huit raffineries ont fermé en France, en Grande-Bretagne, en Italie et jusqu'en Roumanie. Les capacités de raffinage ont été réduites de 6 % depuis 2007, mais elles seraient encore excédentaires de 10 %. La compétition continuera donc d'être très rude dans ce secteur entre les raffineries européennes, mais aussi avec les raffineries américaines, dont les produits pétroliers n'ont jamais été aussi peu chers grâce à la révolution des gaz et huile de schiste.

Il y a pourtant des sociétés candidates à la reprise d'usines abandonnées par les acteurs traditionnels du raffinage européen : des investisseurs qui espèrent faire une belle opération en taillant dans les coûts ; ou alors des groupes étrangers qui voient enfin l'opportunité de s'implanter durablement sur le marché européen, explique l’expert du pétrole Francis Perrin. C'est le cas de l'Indien Essar, qui va pouvoir réaliser des importations de gazole sur le Vieux continent. Le Russe Loukoil a désormais un débouché assuré pour son pétrole en Europe.

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