La vénérable Bourse des métaux de Londres, le LME, 135 ans, sera bientôt la propriété de la Bourse de Hong Kong, qui n'a que 12 ans d'existence. D'ici la fin du mois de juillet, les actionnaires du London metal exchange devraient entériner le choix de ses dirigeants.
Le repreneur asiatique a été préféré aux Bourses de commerce américaines, qui avaient pourtant beaucoup plus d'expérience. Mais en mettant 2,2 milliards de dollars sur la table, la Bourse de Hong Kong a convaincu les gros propriétaires du LME, les banques JP Morgan et Goldman Sachs, qui ont une occasion en or de se refaire une santé après leurs dernières pertes financières.
A travers la Bourse de Hong Kong, qui passera sous le contrôle de la bourse de Shanghai à la fin de l'année, ce sont finalement les autorités de Pékin qui mettent la main sur « le » lieu de fixation des prix mondiaux des métaux non ferreux. Londres concentre encore 80% des transactions mondiales, alors que c'est la Chine, désormais, qui achète la moitié du cuivre, de l'aluminium et du nickel.
La Bourse de Hong Kong va ouvrir au LME ses facilités financières en Asie, y compris en yuan. Et elle va enfin permettre à la bourse londonienne d'ouvrir des magasins certifiés sur le territoire chinois, c'était jusqu'à présent la chasse gardée de la bourse de Shanghai, l'autre grande place pour les métaux.
La Bourse des métaux de Londres était devenue un haut lieu de la spéculation financière, mais elle n'en était pas moins demeurée un « club de gentlemen », avec ses habitudes. Son repreneur asiatique s'est engagé à ne pas trop les bousculer pour l'instant : pas d'augmentation des redevances, le siège du LME reste à Londres et il n'est pas question de toucher aux banquettes rouges de la criée, le fameux « Ring ».