La Bourse des métaux de Londres est à vendre

C'est la semaine des métaux à Londres, où l'historique Bourse des métaux, le London Metal Exchange, est l'objet de toutes les convoitises.

 

Depuis la semaine dernière, c'est officiel : la bourse des métaux de Londres est à vendre. Elle a déjà reçu une dizaine d'offres et sa direction s'en félicite, car les enchères pourraient la valoriser à plus d'un milliard de livres sterling, soit plus d'un 1,6 milliard de dollars. Ce qui fait la valeur d'une bourse de commerce, c'est le nombre de ses transactions, puisque chaque ordre de vente ou d'achat est tarifé.

Le London Metal Exchange, qui concentre 80 % des transactions mondiales sur les métaux, a enregistré en 2010 un volume d'échanges record : 120 millions de lots ont changé de main, soit l'équivalent de 2 milliards 800 millions de tonnes de métaux, pour une valeur de 11 600 milliards de dollars ! Le premier semestre de cette année est encore plus prometteur pour 2011, sans compter le mois de septembre, historique.

Le paradoxe se situe là : alors que les cours des métaux s'effondrent après avoir grimpé au ciel, la Bourse des métaux londonienne, elle, est florissante. Et ce, grâce à la variabilité croissante des prix, la fameuse volatilité. En cela, elle est très «moderne», le qualificatif que lui donne son directeur, Martin Abbott. Même si les apparences pourraient plaider le contraire : à 130 ans, le LME est la seule bourse d'Europe où subsiste encore une corbeille, le «Ring», cernée de banquettes rouges réservées à une douzaine de grand traders, et où une centaine d'autres, debout, échangent encore les lots de métaux à la criée.

L'antique bourse mutualisée est cependant devenue une société par actions, il y a onze ans. Si parmi ses 94 actionnaires, certains ne veulent pas perdre le contrôle de la bourse, par peur de voir leur redevance flamber, d'autres pourraient être tentés par les offres alléchantes des acheteurs potentiels. A savoir le Chicago Mercantile Exchange, la bourse de commerce américaine, sa rivale l'Intercontinental Exchange ; la bourse de commerce de Singapour ; le courtier indien Raj Bagri ancien directeur du LME ; enfin et surtout Goldman Sachs. La banque d'affaires américaine, numéro un dans le secteur des matières premières, possède déjà nombre d'entrepôts agréés par la bourse des métaux de Londres. En prenant son contrôle elle n'en serait que plus puissante.

 

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