Les surfaces des rizières se sont encore accrues cette année en Asie et la météo a été favorable. Alors en 2012, la production mondiale frôlera les 490 millions de tonnes de riz blanc (selon la FAO). Dix millions de tonnes de plus que l'an dernier, un record de tous les temps. Depuis trois ans les récoltes de riz ne cessent de grossir, elles vont progresser en Chine et chez les principaux pays exportateurs : Thaïlande et Vietnam ; mais aussi chez les plus petits fournisseurs : Pakistan, Cambodge, Birmanie, Australie. Seuls l'Amérique aura une récolte décevante : aux Etats-Unis et au Brésil, on a préféré cultiver du soja, plus rentable.
Mais au total il y aura beaucoup plus de riz disponible sur le marché international, d'autant que l'Inde a levé son embargo - et qu'avec les stocks immenses dont elle dispose, elle a cette année une capacité d'exportation de 7 millions de tonnes, de quoi satisfaire les importations du Nigeria pendant deux ou trois ans ! Le Vietnam, avec une récolte record, devrait avoir une capacité exportatrice plus importante encore, si bien que le Vietnam et l'Inde pourraient devenir cette année les champions du marché mondial, et doubler la Thaïlande. Car le gouvernement de Bangkok a organisé une rétention de la production, pour tenter de faire remonter les cours et ses ventes à l'étranger ont baissé de moitié à ce jour par rapport à l'an dernier.
C'est d'ailleurs cette éclipse de la Thaïlande sur le marché qui empêche pour l'instant les prix du grain blanc de s'effondrer : on est bien sûr très loin des 1 000 dollars de 2008, mais la tonne de riz thaï de qualité supérieure s'échange tout de même à 600 dollars. Alors que la demande mondiale est en baisse cette année, pour la première fois depuis quatre ans (selon l'USDA). Les grands pays importateurs de riz en Asie, les Philippines et l'Indonésie, sont en effet parvenus cette année à une plus grande autosuffisance. Seule l'Afrique, confrontée à une grave crise alimentaire, devrait augmenter fortement ses achats de riz : ils pourraient atteindre 10 millions de tonnes cette année, un tiers des importations mondiales (selon Osiriz).