Le maïs et le soja des Etats-Unis plébiscités par la Chine

Les prévisions de récolte céréalières sont plus mauvaises que prévu en Amérique latine. La Chine se reporte massivement sur le maïs et le soja des Etats-Unis, ce qui dope les cours.

Les cours du soja ont déjà gagné 25 % depuis le début de l’année à la bourse de Chicago. Leur ascension s’est accentuée jeudi 26 avril : la Bourse des céréales de Buenos Aires a estimé que les pertes occasionnées aux productions de soja et de maïs en cours de récolte étaient plus graves que prévues. Avec le Brésil, touché lui aussi, l'Argentine fournit plus de la moitié des exportations de soja du monde.

Par peur de manquer, les acheteurs et particulièrement la Chine, premier importateur de soja au monde, se reportent donc vers la production des Etats-Unis : les commandes de soja américain se sont monté à 1,4 millions de tonnes la semaine dernière.

Or c’est la récolte de l’automne dernier et elle commence à se faire plus rare, et donc plus chère. Les contrats rapprochés de soja se sont retrouvés à des niveaux qu’on n’avait plus vus depuis juillet 2008, à 15 dollars le boisseau. 

La tendance est identique pour le  maïs. L’ancienne récolte des Etats-Unis est plébiscitée en ce moment puisque l’on craint une production insuffisante en Amérique du Sud. Le 27 avril, le Département américain à l'agriculture a révélé que les Etats-Unis avaient vendu en une seule journée 1,5 million de tonne de maïs, un record en 21 ans ! La quasi-totalité rejoindra la Chine. Les quantités de maïs achetées par ce pays pour alimenter les élevages de porc donnent le tournis, lorsqu’on sait que Pékin n’en achetait pas un grain aux Etats-Unis il y a encore deux ans. Là aussi cela tire les prix des contrats rapprochés de maïs à Chicago, lesquels ont repris de la vigueur à plus de 6,50 dollars le boisseau. Et ce alors que depuis quelques semaines les perspectives bonne récolte américaine pour l’automne prochain, avec des surfaces record depuis 75 ans aux Etats-Unis, avaient plafonné les cours.  

A plus long terme, l’évolution du régime alimentaire en Chine pourrait pourtant stabiliser les importations de soja et de maïs de ce pays, avancent les analystes de Barclays Capital. L’apport calorique par habitant en Chine est déjà équivalent à celui des Japonais ou des Sud-Coréens. A moins que les Chinois ne se mettent à manger autant de protéines animales et de graisse que les Américains...

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