Crise du bœuf improbable aux Etats-Unis malgré un nouveau cas de vache folle

Un nouveau cas de vache folle aux États-Unis réveille de très mauvais souvenirs chez les éleveurs américains. Il a pourtant très peu de chances de créer la même crise qu'en 2003.

En neuf ans c'est le quatrième cas américain de vache folle. Un chiffre qui semble insignifiant au regard des 28 cas qui ont été détectés rien que l'an dernier en Europe - où pourtant la maladie bovine est aujourd'hui totalement résiduelle. Il faut dire que l'Europe fait en une seule journée autant de contrôles que les Etats-Unis sur une année entière. Pour la bonne raison que les Etats-Unis se considèrent et se sont toujours considérés comme exempts d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). C'est bien pourquoi l'annonce du premier cas américain de vache folle en 2003 avait provoqué une véritable crise de confiance vis-à-vis du premier producteur mondial. Le Japon et la Corée du Sud, plus gros importateurs de bœuf américain avaient du jour au lendemain stoppé leurs achats. Les exportations américaines qui valaient jusqu'alors plus de 3 milliards de dollars par an, s'étaient effondrées dès l'année suivante.

Depuis 2006 et jusqu'à mardi dernier, les Etats-Unis n'avaient plus enregistré aucun cas de vache folle. Peu à peu les importateurs avaient repris leurs achats. Non sans mal. On se souvient des semaines de manifestations à Séoul en 2008, contre le traité de libre-échange signé en catimini avec Washington, et qui s'étaient soldées par la chute du gouvernement sud-coréen. Mais les exportations américaines de bœuf avaient fini par retrouver l'an dernier leur niveau de 2003.

Aujourd'hui qu'un nouveau cas de vache folle est signalé en Californie, les éleveurs américains tremblent un peu ; mardi, les cours ont touché leur plus bas niveau depuis sept mois. Mais il y a très peu de chance que le bœuf américain connaisse la même crise qu'en 2003. Pour la bonne raison que ses acheteurs sont aujourd'hui beaucoup plus dépendants des importations. Au Japon, la catastrophe de Fukushima a complètement désorganisé l'agriculture, rappelle Jean-Paul Simier, expert du marché de la viande. Et en Corée du Sud, l'élevage a été décimé par la fièvre aphteuse au cours des trois dernières années. Si les deux plus grandes chaînes de distribution alimentaires sud-coréennes ont annoncé qu'elles retiraient le bœuf américain des rayons, le gouvernement de Séoul s'est empressé de réaffirmer, lui, qu'il ne changerait rien à ses importations de bœuf américain. Les autorités du Japon, du Mexique et du Canada ont fait de même.

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