Le Plan Nord sera bénéfique pour tout le Québec

Le sud du Québec pourrait bénéficier de la manne de l’exploitation minière de grande échelle qui commence dans le nord de la province : le Plan Nord, l’ambitieux plan de développement des ressources naturelles. La Chambre de commerce de Montréal vient de chiffrer à plus de 50 milliards de dollars, sur 25 ans, les retombées possibles pour les entreprises installées dans la métropole québécoise.

La quarantaine de projets miniers déjà présents dans le nord du Québec auraient généré un chiffre d’affaire de 38 milliards de dollars ces derniers mois. Le fer et le zinc extraits des mines à ciel ouvert partent en bateau essentiellement vers l’Asie, et vers la Chine en particulier.

Pour agrandir les mines actuelles ou en ouvrir de nouvelles, il faut du matériel de construction, de la machinerie, des équipements technologiques à la fine pointe, conçus et fabriqués plus au sud. Voilà pourquoi Montréal, qui concentre le plus grand nombre d’entreprises dans la province, se classe comme une région importante en biens et produits destinés au Nord, mais aussi en services, qu’il s’agisse de prestations bancaires, de contrats d’assurance, ou de conseils de juristes.

En évaluant les besoins des entreprises minières du Nord, la Chambre de commerce de Montréal a évalué les retombées possibles à 50 milliards de dollars pour la grande région métropolitaine. Des retombées qui concernent le secteur énergétique pour moitié, notamment l’hydroélectricité, et d’autre part la construction et l’exploitation des mines. Pour faire son calcul, la Chambre de commerce s’appuie sur la situation de six autres villes dans le monde, dont trois en Australie, qui sont elles aussi éloignées géographiquement des centres miniers.

L’exploitation des ressources naturelles dans le Nord, en pleine explosion, pourrait donc relancer le secteur manufacturier à Montréal. Secteur qui peine d’ailleurs à satisfaire ses clients miniers : certains produits chimiques, métalliques, ainsi que du matériel de transport manquent à l’appel. Pour l’instant, près de 800 entreprises travaillent pour le Nord, un chiffre qui pourrait augmenter dans les prochains mois si le boum d’exploitation naturelle se poursuit. Un boum qui inquiète d’ailleurs de nombreux environnementalistes qui se demandent si les règles pour protéger la nature ne vont pas être balayées par l’ampleur de la ruée vers le fer et le diamant du Nord. 

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