Ce haut niveau de prix, le thé le doit à la hausse brutale de la consommation mondiale en trois ans. Rien qu'en 2009, elle a décollé de 8% en Chine, de 2,5% en Inde. Une croissance de la demande qui se poursuit depuis, même si c'est à un rythme moindre. Or la production ne suit pas ─ il faut 5 ans pour qu'un jeune théier entre en production. Du coup il y a pénurie mondiale de thé noir, celui qui est fermenté, depuis trois ans.
L'Inde, deuxième producteur mondial derrière la Chine, a beau voir repartir sa production depuis 2010, la consommation indienne est telle qu'il y a pénurie encore cette année. Pour les mêmes raisons, le Bangladesh est passé de 5e exportateur mondial à importateur net de thé. Et puis ailleurs, la météorologie a contrarié les récoltes. L'an dernier, la production mondiale de thé noir aurait reculé de 1,3% d'après le Tea Board et le négoce.
La chute a été particulièrement nette au Kenya, le premier exportateur mondial de thé noir. Le changement climatique préoccupe au plus haut point la filière, c'était un des principaux sujets abordés par la profession lors de sa réunion annuelle à Colombo, au Sri Lanka. Dans ce pays on expérimente de nouvelles variétés plus résistantes à la sécheresse. Mais les investissements font défaut. En attendant, certains experts vantent les bienfaits des bonnes pratiques culturales, comme la prévention de l'érosion des sols, l'apport de compost ; et la taille des buissons de thé dès que le temps devient un peu sec.