La France se prive de plus d’indépendance énergétique selon l'industrie pétrolière

A l'approche de l'élection présidentielle, l'Union française des industries pétrolières publie une contribution au débat sur l'énergie. Sans trop de surprise, elle souhaite encourager la production d'hydrocarbures sur le sol français.

Il est trop tôt pour tourner la page du pétrole et ce serait même une erreur, estime l'industrie pétrolière française. Les besoins en énergie devraient augmenter d'un tiers sur la planète d'ici 2030 et le pétrole devrait encore représenter 28 % du mix énergétique total. Alors si on a toujours besoin de pétrole, il faut développer les ressources, y compris en France, martèlent les représentants du secteur.

L'industrie pétrolière française se sent pousser des ailes depuis la découverte de pétrole au large de la Guyane en septembre dernier. Le permis d'exploration de Tullow, Shell et Total vient d'être prolongé de cinq ans, le mois dernier. Si les nouveaux forages prévus à partir de l'été prochain sont concordants, le gisement de Guyane maritime pourrait être aussi important que celui qui lui fait face de l'autre côté de l'Atlantique, au Ghana. Dans ce cas, la production de pétrole en France, aujourd'hui très confidentielle puisqu'elle est de 7 millions de barils par an ─ quand celle des Etats-Unis est de 7 millions de barils par... jour ─ pourrait redécoller et assurer jusqu'à 8 % des besoins nationaux.

A l'heure du baril à plus de 110 dollars, l'argument économique pourrait peser de plus en plus dans l'opinion française. Pour l'instant, ce sont les arguments des écologistes qui l'emportent : l'exploration de pétrole au large de Marseille et de ses réserves naturelles semble très compromise ; la prospection de gaz de schiste dans le sud-est français est complètement bloquée, avant même qu'on ait vérifié si son potentiel était vraiment comparable à celui de la Pologne. L'industrie pétrolière attend donc avec impatience la création de la Commission de suivi, prévue par la loi qui a interdit la fracturation hydraulique dans l'Hexagone, pour relancer le débat, convier les élus et les associations à ses démonstrations et peut-être, à terme, les convaincre.

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