Découverte du premier gisement de pétrole au large de la Guyane française

Total et Shell ont annoncé, ce vendredi 9 septembre 2011, la première découverte de gisement de pétrole au large de la Guyane française. Une nouvelle qui représente un espoir face à l’inquiétude sur les ressources pétrolières.

Les groupes Total et Shell ont annoncé ce vendredi la découverte d’un gisement de pétrole au large de la Guyane française. C’est une première dans le département français alors que le développement de l’exploitation de brut suit son cours au Brésil voisin, les espoirs d’un nouvel Eldorado sont permis.

Selon le communiqué de Total, le puits a été foré par un peu plus de 2 000 mètres de profondeur d’eau et atteint actuellement une profondeur de 5 711 mètres sous le niveau de la mer. Le gisement se situe à environ 150 kilomètres au nord-est de Cayenne. Si un tel potentiel de production de pétrole se confirme, cela constituerait une révolution pour la ressource d’hydrocarbures française, actuellement à un niveau négligeable.   

Un gisement qui ressemblerait à celui du Ghana 

Le puits a été foré dans une structure géologique que l'opérateur britannique Tullow espérait être un « miroir » du champ Jubilee au large du Ghana, où il a découvert quelque 1,4 milliard de barils de pétrole ces dernières années.

Selon les géologues, le sous-sol de la côte est de l'Amérique du Sud est semblable à celui riche en hydrocarbures du Golfe de Guinée en Afrique, les deux zones ayant été reliées avant que les continents ne se forment et dérivent loin l'un de l'autre.

Une porte-parole de Tullow a indiqué que l’opérateur, associé cette fois à l'espagnol Repsol, lancerait dans les eaux du Guyana (l'ex-Guyane anglaise) un autre forage en octobre.

Les écologistes inquiets
 
La société Tullow avait commencé le forage en mars dernier, suscitant une grande inquiétude des écologistes. L’écosystème guyanais est fragile avec notamment une partie de la plus grande barrière de mangroves au monde. En cas de marée noire similaire à celle provoquée par l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique en avril 2010, celle-ci serait un cauchemar à dépolluer, soulignent les défenseurs de l'environnement.

Tullow Oil reconnaît que le forage guyanais est plus profond que Deepwater Horizon,
mais il a affirmé au début du forage que « ce n'est pas un apprenti sorcier qui est à l'œuvre » et aussi qu' il n'y a aucun point de comparaison entre les techniques employées.

L’Ong WWF Guyane, faisant allusion à la pêche locale, dénonçait en avril dernier « le refus catégorique de mettre en place une campagne d’échantillonnage en mer, pourtant nécessaire à la réalisation d’une étude-témoin de l’état physico-chimique des ressources halieutiques de Guyane ».

Selon Total, « ce forage est considéré comme à fort risque mais à fort enjeu ». En d’autres termes, les probabilités de découverte étaient jugées faibles mais avec un potentiel de production important. Pour Shell, qui a la part principale dans le projet d'exploration avec 45%, il est encore trop tôt pour évaluer les réserves, mais les premiers résultats sont « encourageants ».

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