Les cours de l'huile de palme à leur plus bas niveau depuis un an

L'huile de palme subit la conjonction de deux facteurs : la fuite momentanée des investisseurs du secteur des matières premières et un bilan oléagineux baissier.

Au deuxième semestre 2011, la production mondiale d'oléagineux est plus abondante qu'on ne l'aurait pensé. La récolte de tournesol est en particulier exceptionnelle dans les pays de la mer Noire, en premier lieu en Ukraine, ce qui fait tâche d'huile dans tout le complexe oléagineux, entraînant les cours à la baisse. La production d'huile de palme elle-même, après deux années contrariées par les replantations et les inondations en Asie du Sud-Est, est beaucoup plus faste en cette fin d'année. Les stocks sont importants en Malaisie et la récolte bat à nouveau son plein après la trève de l'Aïd, on pourrait atteindre 18,6 millions de tonnes en 2011. Quant à l'Indonésie, premier producteur mondial, l'augmentation pourrait être de 2 millions de tonnes à 26 millions de tonnes grâce à une nouvelle augmentation des surfaces.

Le déclin qui s'en suit sur les marchés est tout de même spectaculaire, à moins de 880 dollars la tonne, le cours de l'huile de palme à Kuala Lumpur a perdu 25% depuis le début de l'année, il caracolait à 1 300 dollars en février dernier. Au point que Jakarta, pour garder un peu plus de revenu en Indonésie, a augmenté la taxe sur les exportations d'huile brute pour encourager le raffinage sur son sol.

Le paradoxe, c'est que la demande d'huile de palme cet automne est très soutenue, en premier lieu en Inde, le plus grand acheteur au monde, où les achats de dernière minute sont très importants avant Diwali, la fête hindouiste de la fin du mois d'octobre. La Chine, troisième importateur mondial d'huile de palme, ne vas pas tarder non plus à reconstituer ses stocks, aiguillonnée par ces prix attractifs.

La production d'huile de palme a beau être dynamique en cette fin d'année, la progression constante de la production compense difficilement la progression de la demande mondiale. Les cours pourraient donc repartir en flèche dès l'an prochain si, comme on le pressent déjà, la production de palme est décevante en Malaisie à cause du temps sec au deuxième trimestre de cette année.

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