Les images postées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs dizaines de personnes s'introduire dans les locaux de la CFDT, en chantant et en riant. « Et nous, on fait grève et toi, tu trahis... », entonnent-ils. Anasse Kazib, militant du syndicat Sud Rail, invective alors directement le secrétaire général de la CFDT.
« On est contre cette bureaucratie syndicale qui porte le nom ici de Laurent Berger qui est en train de négocier le poids de la régression sociale depuis le début, lance-t-il au mégaphone. Cela fait 43 jours qu'on est en train de lutter, 43 jours de bataille, et pour nous, il est inadmissible qu'un mec décide à notre place de la suite du mouvement. »
Joint par RFI, un dirigeant de Sud Rail affirme qu'il ne s'agit pas d'une action planifiée par le syndicat, et que les participants ont agi « en leur nom ». La CGT, en pointe dans le mouvement de contestation, indique également ne « pas cautionner ce type d'action. »
Laurent Berger affirme que des salariés ont été « agressés verbalement et physiquement ». « Nous ne nous laisserons pas intimider », a-t-il aussitôt réagi sur Twitter. Hier, déjà, le secrétaire général de la CFDT avait fait état d'« attaques » contre lui et contre son syndicat, sans en préciser la nature. Une plainte pourrait être déposée. « Ces violences sont une honte pour notre démocratie », a réagi Emmanuel Macron sur LCI.
Plus tôt dans la matinée, plus d'une centaine de manifestants ont bloqué l'entrée de la pyramide du Louvre en agitant des drapeaux et scandant : « On ira jusqu'au retrait ! ». Un face à face tendu les a opposés à des touristes venus en majorité de l'étranger et de province, furieux de ne pouvoir entrer dans le musée parisien, le plus fréquenté au monde.
L'Opéra de Paris, qui cumule les annulations de spectacles depuis le début du mouvement le 5 décembre, a également prévenu ses spectateurs que le déroulement des représentations « du 17 au 22 janvier pourrait être remis en cause ».
Dans les transports, le trafic ferroviaire s'annonce encore perturbé ce week-end par la grève contre la réforme, mais connaîtra une nouvelle amélioration avec neuf trains régionaux sur dix, huit sur dix circulant en région parisienne, et un TGV « quasi normal », selon la direction.