Il n'existe pas un, mais deux âges pivots. Le premier correspond à la fameuse « ligne rouge » à ne pas franchir des syndicats CFDT et Unsa. Cet âge pivot a occupé le devant de la scène, au point d'occulter le second qui figure pourtant dans le projet de loi. Il n'a pas complètement disparu.
Le gouvernement a accepté de retirer provisoirement de l'avant-projet de loi le premier âge pivot. Fixé à 64 ans, il doit permettre de ramener à l'équilibre financier les actuels régimes de retraite en 2027.
Les partenaires sociaux, réunis dans une conférence des financeurs, ont jusqu'au 30 avril pour proposer des alternatives satisfaisantes.« Il leur appartient de travailler, de proposer des mesures. Si, et je ne crois pas que cela arrivera, par extraordinaire, elles ne proposeraient pas un retour à l'équilibre, alors je prendrai mes responsabilités », a martelé le Premier ministre, Édouard Philippe lors des questions au gouvernement ce mardi 14 janvier.
L'exercice laisse peu de marge, parce que Matignon refuse des baisses des pensions et des hausses du coût du travail, ce qui fait dire à Édouard Philippe qu'une mesure d'âge sera probablement nécessaire. « Je pense que cet ensemble de mesures contiendra une mesure d'âge », a-t-il affirmé.
Un second âge pivot
Matignon a donc anticipé un second âge pivot. Dans une saisine rectificative envoyée au Conseil d'État, il est stipulé que le gouvernement sera autorisé à prendre par ordonnance toute mesure permettant d'atteindre l'équilibre financier du futur système, y compris en modifiant l'âge d'ouverture des droits à retraite.
Il ne sera plus question de durée travaillée, mais d'un âge de taux plein qui sera fixé en fonction de la génération et de son espérance de vie. Établi au début à 64 ans, il augmentera par la suite. Les Français risquent bel et bien de travailler plus longtemps comme le gouvernement l'avait annoncé.