Il y a deux ans, ils étaient près de 300 salariés et fabriquaient des sèche-linge pour Whirlpool. Lorsque l'entreprise américaine avait annoncé sa volonté de partir, ils avaient vu défiler Marine Le Pen puis Emmanuel Macron, alors en campagne pour la présidentielle.
Une délocalisation en Pologne plus tard, l'usine a été reprise par un entrepreneur local, président du Medef départemental, Nicolas Decayeux. Mais il n'aura fallu que quelques mois pour constater l'échec du projet industriel et que la société de Nicolas Decayeux soit placée en liquidation.
Aujourd'hui, François Gorlia, ex-délégué CGT des salariés de Whirlpool, a le sentiment de s'être fait avoir. « Ils ont vendu du vague à l'âme, dénonce-t-il. Monsieur Macron était venu avant la présidentielle, après la présidentielle. Il nous a dit : 'Faites confiance à ce monsieur (Nicolas Decayeux), ça va être quelque chose de tenable'. Et aujourd'hui on apprend des choses complètement intenables. »
La nouvelle reprise, validée par la justice, prévoit la sauvegarde de 44 emplois. Le repreneur, Ageco Agencement, est jugé « sérieux » par les anciens de Whirlpool. Mais le projet ne peut pas susciter l'enthousiasme : 138 salariés, en plus de ceux déjà licenciés, vont perdre leur emploi. Après avoir beaucoup espéré, et après avoir entendu beaucoup de promesses.
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