De notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Pour tenter d'enrayer la dégringolade sans précédent de ses profits depuis une décennie, le constructeur japonais supprime 12 500 emplois dans le monde. Le temps presse : le président de Nissan Hiroto Saikawa n'a plus d'autre choix que de soumettre le partenaire de Renault à une opération de chirurgie des plus drastiques.
Mais réduire sa production de 10% d'ici à 2022-2023 ne suffira pas, estime Koji Endo, l'un des meilleurs analystes de l'industrie automobile japonaise. Et, a ses yeux, l'actuelle direction de Nissan est « chaotique ».
Sous Carlos Ghosn, Nissan a mené une politique de volume dangereuse, sans réelles synergies avec Renault ou Mitsubishi Motors, ajoute-t-il, et avec un impact négatif ou presque sur ses profits. Sa marge est inférieure à 2%.
Nissan manque de nouveaux modèles pour avoir trop investi du temps de Carlos Ghosn dans les pays émergents. Il souffre encore du yen fort, de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et d'une image de marque écornée depuis l'arrestation de Carlos Ghosn accuse de malversations financières.
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