L'annonce d'une restructuration pour 2020 avait été faite dès le mois d'avril, mais ce n'est que lundi 1er juillet que Conforama en a présenté les grandes lignes aux syndicats. Trente-deux magasins seront fermés et 1 900 emplois supprimés. Le comité central d'entreprise (CCE) qui devait se tenir ce mardi pour présenter le plan de suppressions de postes n'a pas eu lieu faute de participation des syndicats.
Derrière ce plan social se cachent les déboires de Steinhoff. Ce conglomérat sud-africain d'envergure internationale est en pleine tourmente depuis un an et demi. Sous le coup de plusieurs poursuites judiciaires dans le monde, son PDG avait démissionné fin 2017. Il est accusé avec d'autres dirigeants de l'époque d'avoir falsifié les informations sur les finances du groupe qui possède 40 enseignes de meubles dans une trentaine de pays.
Des chiffres révélés le mois dernier laissent entrevoir une perte nette de plus d'un milliard d'euros en 2018, 4 milliards en 2017. Le groupe s'est retourné contre ses anciens dirigeants pour récupérer des sommes versées indûment. Au total, près de 16 milliards d'euros se seraient envolés.
Depuis, des actifs ont été cédés dans le monde entier, aux États-Unis, mais aussi en Europe où 400 millions d'euros doivent être trouvés afin de renflouer les comptes de la maison mère. En France, un duo de professionnels des redressements d'entreprises a été nommé au printemps dernier pour refinancer Conforama à hauteur de 316 millions d'euros. D'où ce plan de licenciements géant qui a surpris les syndicats par son ampleur.