Avec notre envoyé spécial à Saint-Saulve, David Baché
Il devait venir parler aux salariés pour ce premier jour de travail. Le président de British Steel, repreneur de l’usine d’Ascoval, est finalement resté à Londres pour négocier une aide financière avec le gouvernement britannique. C’est ce qu’a indiqué le groupe à RFI.
Pas de quoi rassurer Philippe, rencontré à la sortie de l’usine d’Ascoval où il travaille depuis 39 ans. « J'ai appris ce matin qu'il était retenu apparemment en Angleterre. Encore quelque chose qui fait qu'on peut être encore un plus inquiet sur l'avenir. Même si on nous dit qu'on n'est pas concernés et que tous nos investissements vont se faire, on attend de voir. La motivation n'y est plus. On vient quand même travailler parce qu'on aime notre métier », explique Philippe.
Bruno Ribals, en charge des achats matières chez Ascoval, veut croire que l’absence du président de British Steel, en pleine négociations, est peut-être bon signe : « Il faut qu'il négocie là-bas en Angleterre, je pense que c'est pour la bonne cause. Il y a un peu de déception parce qu'on attendait de le voir, on avait des questions à lui poser. J'espère que c'est positif pour nous. On aimerait savoir ce qu'il va faire pour assurer la pérennité du site parce que cela fait quatre ans qu'on se bat, qu'on va de désillusions en désillusions... »
Le four de l’aciérie d’Ascoval doit être rallumé demain. Mais les salariés, qui se demandent pour combien de temps, n’ont plus la flamme.