Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Donald Trump donne 180 jours à son secrétaire d'État au Commerce pour avancer dans les discussions commerciales avec l’Europe et le Japon et lui remettre un rapport. Il tranchera selon ses conclusions. Mais le président américain reste ferme : il souligne que les importations de voitures étrangères aux États-Unis sont une menace pour la sécurité nationale. Il évoque un rapport selon lequel « la défense des États-Unis dépend du secteur de l'automobile, pour le développement de technologies essentielles au maintien de notre supériorité militaire américaine ».
L’idée d’augmenter les taxes sur les voitures européennes et japonaises est contestée aux États-Unis. Seul le syndicat des ouvriers du secteur automobile la soutient, dans l’espoir qu’elles permettent de maintenir les emplois. Mais les industriels, eux, y sont opposés. Ils estiment que la mesure risquerait notamment d’augmenter le prix des voitures américaines. Au Congrès, y compris au sein du camp républicain, beaucoup d’élus y sont également hostiles.
Ce délai de six mois avant l’imposition de ces droits de douane ne suffira pas forcément pour conclure de nouveaux accords commerciaux avec l’Union européenne et le Japon, mais il évite au moins aux États-Unis, déjà empêtrés dans de difficiles discussions avec la Chine, de se lancer dans une nouvelle guerre commerciale, qui plus est avec des alliés.