Les conditions de départ de Carlos Ghosn n'ont pas encore été tranchées. Mais l'État français, premier actionnaire de Renault, a prévenu qu'il y serait « extrêmement vigilant ».
Les syndicats, qui ont toujours dénoncé les rémunérations « stratosphériques » de Carlos Ghosn, ne le seront pas moins : « On ne laissera pas faire n’importe quoi, lance Franck Daoût, délégué central chez Renault pour la CFDT. On sait qu’il n’y aura pas de parachute doré, mais il y aura d’autres indemnités qui doivent être discutées. Par exemple, les actions qu’il avait depuis un an ou deux qu’il devrait toucher. Étant donné qu’il n’est plus dans l’entreprise, à mon avis, il n’y a même pas de discussion à avoir sur ce sujet. Et ça représente des dizaines de millions d’euros. »
La rémunération de Carlos Ghosn est en partie fixe - 1 million d'euros pour 2018 -, et en partie variable, en fonction d'indicateurs de performance : 1 million d'euros supplémentaires possibles. Sans parler de clauses de non-concurrence, de droits à la retraite qui sont en fonction du temps de présence.
De quoi donner du travail au comité de rémunération de Renault. La question des indemnités auxquelles peut prétendre l'ex-PDG de Renault Carlos Ghosn sera réglée lors d'un comité de rémunération de l'entreprise qui n'a pas encore été convoqué.
« Il faut bien qu’on lui donne le salaire auquel il a droit, parce qu’il n’a pas été condamné, explique Anne-Catherine Husson-Traoré est directrice de Novethic, spécialiste de la finance durable. En revanche, dans un contexte de menace juridique, de dossier qui sort dans la presse, l’idée que le package prévu puisse s’appliquer et en plus être admis par tout le monde, cela paraît très compliqué. »
Renault cherchera donc à réduire le coût du départ de Carlos Ghosn, tout en évitant qu'une contestation en justice de l'ex-PDG finisse par lui coûter encore plus cher.