C’est par une lettre reçue mercredi soir par l'administrateur référent de Renault, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, que la démission de Carlos Ghosn a été officialisée au forum de Davos.
Carlos Ghosn, désormais hors-jeu puisqu'il attend dans une prison de Tokyo son procès prévu dans plusieurs mois, prend donc acte de cet empêchement. D'après un de ses proches, cité il y a quelques jours par le journal Les Echos, Ghosn a toujours dit qu'il ne voulait pas être un obstacle ni pour Renault ni pour l'Alliance.
En attendant, le conseil d'administration de Renault va lui aussi prendre acte de cette démission. Réuni depuis ce jeudi matin au siège du groupe à Boulogne-Billancourt près de Paris, il va tout naturellement déclencher la suite de la procédure et nommer non pas un, mais deux remplaçants.
Nissan va entériner la révocation de Ghosn
Le tandem composé de Thierry Bolloré et de Jean-Dominique Senard sera présenté. C’est une information confirmée par le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Sachant que l'Etat est le premier actionnaire, l'issue ne fait plus guère de doute. Les deux hommes vont se partager les fonctions. L'un va diriger l'entreprise, l'autre présider le conseil d'administration. Jean-Dominique Sénard sera- t-il aussi candidat pour reprendre en main l'alliance avec les Japonais et calmer la tempête? Il est trop tôt pour le dire.
En attendant, du côté de Nissan, le constructeur d'automobiles japonais a annoncé jeudi dans un communiqué avoir entamé le processus d'organisation d'une assemblée générale extraordinaire mi-avril, afin d'entériner la révocation de Carlos Ghosn et de nommer un nouveau membre choisi par Renault. Le dirigeant de 64 ans a été révoqué fin novembre de la présidence du conseil d'administration, mais seule une AG peut le démettre de son poste d'administrateur.