Le PDG de Renault et ex-patron de Nissan a été arrêté au Japon il y a un mois et demi. Il est notamment soupçonné d'avoir dissimulé au moins 38 millions d'euros de revenus pendant plusieurs années. Et depuis sa chute, l'avenir de l'alliance historique entre le Français Renault et le Japonais Nissan est en suspens.
Le numéro un de Nissan a rappelé, une nouvelle fois ce lundi, que le partenariat n'était pas remis en question. Hiroto Saikawa estime que « le travail, l'énergie et la direction » qui font « la valeur de l'alliance » ne sont « en rien affectés ». Il affirme même être « en contact quasi quotidien » avec Renault.
Mais si les dirigeants de Renault et de Nissan martèlent ce message depuis le jour de l'arrestation de Carlos Ghosn, c'est que la stabilité de l'alliance n'est pas une évidence. L'affaire a mis au jour des frustrations du côté nippon. Alors que Renault détient plus de 40% de Nissan, Nissan ne détient que 15% de Renault.
Ce déséquilibre reflète le poids des deux constructeurs au moment de leur rapprochement, il y a 20 ans. Mais aujourd'hui, c'est bien Nissan qui vend largement plus de véhicules. Hiroto Saikawa, chez Nissan, affirme d'ailleurs avec euphémisme « s'interroger sur la pérennité du système actuel ».
A Paris, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lui-même a déjà balayé toute hypothèse d'une modification des statuts. Les dirigeants de Renault demandent depuis des semaines l'organisation d'une assemblée générale des actionnaires de Nissan, pour évoquer ces questions de gouvernance. En vain pour l'instant.
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