Carlos Ghosn est «déterminé à prouver son innocence», assure son fils

Dans un entretien au JDD, le fils de Carlos Ghosn, actuellement en garde à vue prolongée au Japon pour des soupçons de malversations financières, affirme que le PDG de Renault est déterminé à se battre.

En garde à vue dans une prison de Tokyo, Carlos Ghosn doit comparaître mardi 8 janvier, à sa demande, devant un tribunal. « Il portera sa tenue de prisonnier et sera menotté », précise son fils Anthony dans un entretien accordé au JDD. « Pour la première fois, il pourra s'exprimer sur les faits qu'on lui reproche, donner sa vision. Je pense que tout le monde sera assez surpris en entendant sa version de l'histoire. Jusqu'à maintenant, on a seulement entendu l'accusation. Il aura dix minutes pour s'exprimer » et « il ne lâchera rien », poursuit Anthony Ghosn qui explique que son père pourrait être libéré avec pour « seule condition » de signer des aveux rédigés en japonais, une langue que Carlos Ghosn ne comprend pas.

C’est la première fois que le fils du PDG de Renault se confie à la presse où il évoque les conditions de détention de son père. Celui-ci aurait perdu 10 kilos depuis son interpellation le 19 novembre dernier. Il mange trois bols de riz par jour mais il est en bonne forme et « prêt à se défendre de façon vigoureuse », assure le jeune homme de 24 ans.

Anthony Ghosn affirme également que le procureur a le droit d’interroger son père à n'importe quel moment de la journée, deux ou trois fois par jour et durant une ou deux heures. Ses avocats peuvent lui rendre visite deux heures par jour sauf le dimanche et les jours fériés, ajoute-t-il. « Il prend tout ça comme un défi, il est déterminé à prouver son innocence », poursuit Anthony Ghosn.

L'architecte de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été inculpé le 10 décembre pour minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières. Le 21 décembre, alors qu'il pouvait être théoriquement libéré sous caution, il a été remis en garde à vue pour de nouvelles charges. Il est soupçonné d'avoir fait couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels pendant la crise de 2008.

Interrogé ce dimanche sur Europe 1, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a rappelé que Carlos Ghosn bénéficiait toujours de la présomption d'innocence et que, ce faisant, il ne pouvait être démis de la présidence de Renault.

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